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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
demment cités; par endroits, elle est presque grossière. On voit par
le style des ornements sculptés que ces peintures sont contemporaines
de Christophe Huet, et, malgré la médiocrité de l’ensemble, certaines
touches adroites, quelques lumières savamment appliquées peuvent
faire supposer que l’ouvrage, dû à des sous-ordres, fut retouché par
une main plus habile. Le plafond présente des ornements légers qui
rappellent tout à fait ceux du château de Champs.
S’il était vrai que Huet eût participé à ces décorations de la rue
Croix-des-Petits-Champs, il en faudrait conclure que la vogue dont il
jouit lui valut de si nombreuses commandes qu’il dut avoir un atelier
formé à ce genre de peinture. Ce qu'il faut remarquer, dans cet
ensemble, c’est la place importante réservée aux fleurs. Non seulement
les panneaux des portes en sont exclusivement décorés, mais jusque
dans les panneaux de figures, de grandes tiges fleuries occupent les
trois quarts des espaces. Ceci prouve qu’un peintre de fleurs de pro-
fession est intervenu dans l’aflaire, et nous nous demandons, au cas où
Christophe Huet aurait dirigé ces travaux, si, aidé par d’autres pour
les figures, il n’aurait pas, pour ces fleurs, employé Huet le jeune.
Autant de questions, en somme, que le temps et le hasard pour-
ront résoudre. L’important est de remettre en lumière un peintre
si longtemps négligé. Dès à présent, l’on aperçoit deux voies possi-
bles aux recherches qui le concernent : l’une qui regarde la décora-
tion, arabesques et chinoiseries, l’autre les peintures d’animaux.
Dans l’un comme dans l’autre de ces deux genres, Christophe Huet
mérite d’être étudié et de reprendre, parmi les peintres du
xviue siècle français, auprès de Watteau et de Gillot d’une part, de
Desportes et d’Oudry de l’autre, une place honorable et distinguée.
L. DIMI ER.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
demment cités; par endroits, elle est presque grossière. On voit par
le style des ornements sculptés que ces peintures sont contemporaines
de Christophe Huet, et, malgré la médiocrité de l’ensemble, certaines
touches adroites, quelques lumières savamment appliquées peuvent
faire supposer que l’ouvrage, dû à des sous-ordres, fut retouché par
une main plus habile. Le plafond présente des ornements légers qui
rappellent tout à fait ceux du château de Champs.
S’il était vrai que Huet eût participé à ces décorations de la rue
Croix-des-Petits-Champs, il en faudrait conclure que la vogue dont il
jouit lui valut de si nombreuses commandes qu’il dut avoir un atelier
formé à ce genre de peinture. Ce qu'il faut remarquer, dans cet
ensemble, c’est la place importante réservée aux fleurs. Non seulement
les panneaux des portes en sont exclusivement décorés, mais jusque
dans les panneaux de figures, de grandes tiges fleuries occupent les
trois quarts des espaces. Ceci prouve qu’un peintre de fleurs de pro-
fession est intervenu dans l’aflaire, et nous nous demandons, au cas où
Christophe Huet aurait dirigé ces travaux, si, aidé par d’autres pour
les figures, il n’aurait pas, pour ces fleurs, employé Huet le jeune.
Autant de questions, en somme, que le temps et le hasard pour-
ront résoudre. L’important est de remettre en lumière un peintre
si longtemps négligé. Dès à présent, l’on aperçoit deux voies possi-
bles aux recherches qui le concernent : l’une qui regarde la décora-
tion, arabesques et chinoiseries, l’autre les peintures d’animaux.
Dans l’un comme dans l’autre de ces deux genres, Christophe Huet
mérite d’être étudié et de reprendre, parmi les peintres du
xviue siècle français, auprès de Watteau et de Gillot d’une part, de
Desportes et d’Oudry de l’autre, une place honorable et distinguée.
L. DIMI ER.