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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 1
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Maeterlinck, Louis: Une œuvre inconnue de Jérome Bosch (van Aken)
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0079

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

chouette ! — La présence de l’oiseau est si peu nécessaire ici qu’à
moins de ne rien signaler du tout elle équivaut à une signature.

» Magnifique et harmonieuse peinture, du reste, et dans un
état de conservation irréprochable. »

11 y a lieu d’ajouter que l’on remarque, parmi la foule des per-
sonnages à droite, un porte-falot —- bon prétexte pour un peintre
de l’enfer à représenter des flammes ■—■ et sur le bouclier d’un soldat,
du même côté, une grenouille bizarre, qui réduit au minimum la note
fantastique du tableau.

Il est vrai que la chouette caractérise les œuvres de Henri de
Blés qui, d’après van Mander, la cachait parfois à tel point qu’on se
faisait un jeu de la retrouver. Mais on sait que d’autres peintres de
cette époque mirent aussi l’oiseau de Minerve dans leurs composi-
tions. Je l’ai retrouvé notamment dans la Tentation de saint Antoine
de J. Bosch, dont une estampe ancienne, existe à la Bibliothèque
royale de Bruxelles.

On a pu voir que c’est le nom de Bosch qui est venu tou
d’abord, dans l’article cité plus haut, à l’idée du savant conservateu
de la Bibliothèque de Bruxelles. Pour ce qui me regarde, j’ai tout
lieu de croire que sa première impression, comme c’est souvent le
cas, a été la bonne.

Effectivement, Carel van Mander, dans son Livre des peintres ,
reconnu encore de nos jours comme la source la plus précieuse pour
l’étude de notre ancienne école néerlandaise, donne, dans la biogra-
phie de Jérôme Bosch, la technique du maître, qui est bien celle du
tableau exposé :

« Jérôme, dit-il, naquit à Bois-lc-Uuc ; il figure parmi les pri-
mitifs. Dans sa manière de draper, il diffère pourtant assez sensible-
ment de l'ancien système, qui consistait à multiplier les cassures et
les plis ; son procédé était large et ferme et il peignait souvent du
coup, ce qui n’a pas empêché ses œuvres de rester très belles.

» Comme nombre d’anciens peintres, il avait coutume de tracer
complètement ses compositions sur le blanc du panneau et de
revenir ensuite par une légère teinte, transparente pour ses carna-
tions, attribuant pour l’effet une part considérable aux dessous L »

Van Mander cite quelques-unes de ses productions, mais toutes
représentent des « diableries ». Cependant, « à Amsterdam, dit-il,
on voit un Portement de Croix dans lequel il a fait preuve de plus

U Le Livre des Peintres de Carel van Mander, trad. et commentaires par

H. Hymans. Paris, 1884, p. 169.
 
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