DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Reymond, Marcel: Les débuts de l'architecture de la Renaissance (1418 - 1440), [1]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0104
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
94
Comme exemple caractéristique de l’importance du style gothique
à Florence à ce moment, on observera les tabernacles d’Or San
Michèle, notamment celui des Linaioli (1411), qui renferme le Saint
Marc de Donatello (vol. II, p. 89), et celui de YArte di Calamala
(1414), qui renferme le Saint Jecm-Baplisle de Ghiberti (vol. II,
p. 05).
En 1418, Brunelleschi commence l’hôpital des Innocents, et
nous savons, par les importants documents publiés par M. de
Fabriczy dans son livre sur Brunelleschi, qu’avant 1420 une des
colonnes était terminée. Cette colonne marque le début de la
Renaissance. Elle dit qu’il faut renoncer et aux puissants pilastres
aptes à supporter les gigantesques constructions gothiques et aux
légères et longues colonnettes s’élançant vers le ciel. Brunelleschi
diminue toute cette envolée de l’architecture et la ramène vers le
sol, en reprenant les courtes proportions de la colonne grecque. Il
retrouve les rapports anciens entre la hauteur et la largeur du fût,
et les rapports respectifs de la hase, du fût et du chapiteau. Mais,
pour le moment, dans cet hôpital des Innocents, c’est tout ce que
fait Brunelleschi. Ec portique de l’hôpital ne présente, en effet,
aucune importante nouveauté architecturale. Il ne diffère pas sensi-
blement, ni au point de vue des proportions, ni au point de vue de
la légèreté des supports, du cloître de Santa Croce ou de l’admi-
rable portique de Santa Maria dei Servi, à Bologne, avec lequel il
présente, du reste, les plus grandes ressemblances, notamment
par l’emploi des petits médaillons qui décorent les écoinçons
des arcs.
11 faut remarquer que la décoration des médaillons de l’hôpital
des Innocents est postérieure à la mort do Brunelleschi. Les ravis-
santes ligures d’enfants en terre-cuite émaillée sont l’œuvre de
Luca et d’Andrea délia Rohbia et ne sont pas antérieures à l’année
1460. Je pense que, dans le projet de Brunelleschi, ces médaillons
devaient rester vides, comme ceux du portique de Santa Maria dei
Servi, à Bologne.
N’oublions pas non plus que seule la partie inférieure de la
façade de l'hôpital appartient à l’année 1418. En 1423, les arcs qui
surmontent les colonnes ne sont pas encore commencés; quant aux
fenêtres supérieures, elles sont d’une époque plus tardive encore et
vant tous les reproduire, je me permets de renvoyer le lecteur à mon ouvrage
sur la Sculpture florentine. J'indicjuergi çhaque fois le volume et la page où on
les trouvera gravés.
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Comme exemple caractéristique de l’importance du style gothique
à Florence à ce moment, on observera les tabernacles d’Or San
Michèle, notamment celui des Linaioli (1411), qui renferme le Saint
Marc de Donatello (vol. II, p. 89), et celui de YArte di Calamala
(1414), qui renferme le Saint Jecm-Baplisle de Ghiberti (vol. II,
p. 05).
En 1418, Brunelleschi commence l’hôpital des Innocents, et
nous savons, par les importants documents publiés par M. de
Fabriczy dans son livre sur Brunelleschi, qu’avant 1420 une des
colonnes était terminée. Cette colonne marque le début de la
Renaissance. Elle dit qu’il faut renoncer et aux puissants pilastres
aptes à supporter les gigantesques constructions gothiques et aux
légères et longues colonnettes s’élançant vers le ciel. Brunelleschi
diminue toute cette envolée de l’architecture et la ramène vers le
sol, en reprenant les courtes proportions de la colonne grecque. Il
retrouve les rapports anciens entre la hauteur et la largeur du fût,
et les rapports respectifs de la hase, du fût et du chapiteau. Mais,
pour le moment, dans cet hôpital des Innocents, c’est tout ce que
fait Brunelleschi. Ec portique de l’hôpital ne présente, en effet,
aucune importante nouveauté architecturale. Il ne diffère pas sensi-
blement, ni au point de vue des proportions, ni au point de vue de
la légèreté des supports, du cloître de Santa Croce ou de l’admi-
rable portique de Santa Maria dei Servi, à Bologne, avec lequel il
présente, du reste, les plus grandes ressemblances, notamment
par l’emploi des petits médaillons qui décorent les écoinçons
des arcs.
11 faut remarquer que la décoration des médaillons de l’hôpital
des Innocents est postérieure à la mort do Brunelleschi. Les ravis-
santes ligures d’enfants en terre-cuite émaillée sont l’œuvre de
Luca et d’Andrea délia Rohbia et ne sont pas antérieures à l’année
1460. Je pense que, dans le projet de Brunelleschi, ces médaillons
devaient rester vides, comme ceux du portique de Santa Maria dei
Servi, à Bologne.
N’oublions pas non plus que seule la partie inférieure de la
façade de l'hôpital appartient à l’année 1418. En 1423, les arcs qui
surmontent les colonnes ne sont pas encore commencés; quant aux
fenêtres supérieures, elles sont d’une époque plus tardive encore et
vant tous les reproduire, je me permets de renvoyer le lecteur à mon ouvrage
sur la Sculpture florentine. J'indicjuergi çhaque fois le volume et la page où on
les trouvera gravés.