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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 3
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Reinach, Salomon: Courrier de l'art antique, [15]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0277

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262

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

des fouilles pratiquées par lui à Vulci, au nom de l’École française de Rome, sur
les terres du prince Torlonia. Ce bel objet, avec bien d’autres, fut remis au
prince, l’école ne s’étant réservé que l’honneur de la publication. Eli bien ! le
roi Dollar a la main longue, et la coupe de Tléson, envolée du palais Torlonia, est
aujourd’hui à Boston. A la même époque et au même style appartient la coupe
signée Xcnoklè:s a fait, dont la peinture intérieure représente un cavalier au
galop ; c'est encore à Boston qu'on ira la voir. La signature du célèbre Douris,
Douris a 'peint, se lit sur une coupe à figures rouges, dont les scènes, restées
inédites, représentent une de ces orgies où les contemporains de Périclès riva-
lisaient avec le cortège de Dionysos. Du peintre Iliéron, qui était aussi fabricant,
Boston a eu la bonne fortune d’acquérir deux vases signés, qui s’ajoutent aux
vingt-quatre déjà connus de la même officine. Le premier est une coupe, signée

Hiéron a fait. A l’intérieur, Ulysse
debout persuade à Achille de guérir
la blessure de Télèphe. A l’extérieur,
on voit Télèphe blessé sur l’autel de
Mycènes, en présence de Calchas,
d’Ulysse et d’Agamemnon. L’autre
vase est un canthare, décoré de deux
scènes : d’un côté, Poséidon fond
sur le géant Polybotès, tombé sur
le genou droit; le dieu brandit de
la main droite son trident et sou-
tient du bras gauche tendu l'ilot
rocheux de Nisyros, arme redou-
table dont il va écraser son ennemi.
Sur la face opposée est Dionysos,
armé du thyrse, un serpent enlacé
autour du bras gauche, qui menace
un autre géant armé de pied en cap. La signature est ici particulièrement
intéressante, car elle nous révèle le nom du père de Hiéron : Hiéron fils de Médon
a fait. Ces deux vases ont été publiés depuis par M. Ludwig Pollak x, auquel nous
empruntons la gravure d’une des scènes qui décorent le second.

Un huitième vase signé, acquis dans le courant de la même année par le
musée de Boston, est une coupe du célèbre Sotadès, dont le fond blanc est orné
d’une sauterelle modelée en relief. Découverte en 1890, à Athènes, elle a fait
partie de la collection van Branteghem.

Sur les soixante vases dont ce musée s’est enrichi en 1898, ceux que nous
venons de mentionner ne sont pas les seuls dont l’intérêt historique et artistique
soit considérable. Mais nous avons cru utile, pour plusieurs motifs, de signaler
l'importance croissante que prennent, sur le marché international des œuvres
d'art, les vases grecs pourvus de signatures. Ces vases sont relativement rares ;
il y a dix ans, on en connaissait quatre cents environ, œuvres d’une centaine de
fabricants ou d’artistes, alors qu’il existe certainement plus de 30.000 vases peints
dans les musées et collections particulières. Mais, par le fait de la signature, ces

1. Ludwig Pollak, Zvjei Vasen aus der Werkstatt Hierons. Leipzig, Hiersemann, 1900.
Tn-4°, avec 8 planches.

(Vase de la collection Jalia à Ruvo.)
 
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