L’ARCHITECTURE A L’EXPOSITION UNIVERSELLE
271
LE PONT ALEXANDRE III ET LES PALAIS DES CHAMPS-ÉLYSÉES
t
Depuis la démolition de l’ancien portail du Palais de l’Indus-
trie, on peut juger de l’effet de la trouée entre les Champs-Elysées
et l’Esplanade des Invalides. On est tout d’abord surpris de trouver
l’Esplanade encombrée par des bâtiments qui semblent se toucher à
ce point que l’objet principal de la perspective, le dôme des Inva-
lides, disparaît presque dans
une orgie de flèches, de dômes
et de vases.
MM. Cassien-Bernard et
Cousin, chargés de la déco-
ration du pont Alexandre III,
ont eu la bonne pensée de
nous montrer sur une jolie
vue perspective le pont abou-
tissant à l’Esplanade telle
qu’elle sera en 1901, lors-
qu’elle aura été débarrassée
desconstructions provisoires.
Mais que restera-t-il alors
des pauvres arbres actuelle-
ment emprisonnés dans des
baraques d’où ils émergent
péniblement? Que n’a-t-on,
comme à Robinson, étagé les
baraques dans les arbres !
L’effet eût au moins été pit-
toresque.
Le pont métallique, œu-
vre de MM. Résal et Alby, semble devoir être loué sans réserve.
Les arcs qui franchissent la Seine d’une seule volée sont élégants
et hardis1. La forme de résistance, parfaitement accusée par l’aug-
mentation de volume des claveaux et le tracé très simple des rem-
plissages compris entre l’arc et le tablier, semble réaliser, sans
qu’il soit besoin de décoration accessoire, cet accord entre la struc-
ture et la forme qui est une condition essentielle de l’art. Les
pylônes de MM. Cassien-Bernard et Cousin, qui marquent les deux
1. Le tablier métallique repose sur quinze arcs parallèles, dont la corde est
de 107m50 et la flèche de 6m28.
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LE PONT ALEXANDRE III ET LES PALAIS DES CHAMPS-ÉLYSÉES
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Depuis la démolition de l’ancien portail du Palais de l’Indus-
trie, on peut juger de l’effet de la trouée entre les Champs-Elysées
et l’Esplanade des Invalides. On est tout d’abord surpris de trouver
l’Esplanade encombrée par des bâtiments qui semblent se toucher à
ce point que l’objet principal de la perspective, le dôme des Inva-
lides, disparaît presque dans
une orgie de flèches, de dômes
et de vases.
MM. Cassien-Bernard et
Cousin, chargés de la déco-
ration du pont Alexandre III,
ont eu la bonne pensée de
nous montrer sur une jolie
vue perspective le pont abou-
tissant à l’Esplanade telle
qu’elle sera en 1901, lors-
qu’elle aura été débarrassée
desconstructions provisoires.
Mais que restera-t-il alors
des pauvres arbres actuelle-
ment emprisonnés dans des
baraques d’où ils émergent
péniblement? Que n’a-t-on,
comme à Robinson, étagé les
baraques dans les arbres !
L’effet eût au moins été pit-
toresque.
Le pont métallique, œu-
vre de MM. Résal et Alby, semble devoir être loué sans réserve.
Les arcs qui franchissent la Seine d’une seule volée sont élégants
et hardis1. La forme de résistance, parfaitement accusée par l’aug-
mentation de volume des claveaux et le tracé très simple des rem-
plissages compris entre l’arc et le tablier, semble réaliser, sans
qu’il soit besoin de décoration accessoire, cet accord entre la struc-
ture et la forme qui est une condition essentielle de l’art. Les
pylônes de MM. Cassien-Bernard et Cousin, qui marquent les deux
1. Le tablier métallique repose sur quinze arcs parallèles, dont la corde est
de 107m50 et la flèche de 6m28.