DOI issue:
Nr. 4
DOI article:Marx, Roger: Edgar Chahine: peintres-graveurs contemporains
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0337
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pour les grâces exquises de Tiepolo, M. Chahine devait, une fois sa
vocation précisée, tendre vers un art d’expression plutôt que de
décor. Réfléchi et sensible, le drame de la réalité le sollicite davan-
tage que les féeries du rêve; il aspire à la vérité, à une vérité qui
sait s’empreindre de caractère et dont l’émotion ne se trouve jamais
exclue. Ce qui l’a frappé et ce qu’il a retenu dans le mouvant kaléi-
PORTRAIT DE M . J. COP.NÉLY
D’après la pointe sèche de M. Edgar Chahine.
doscope de l’existence parisienne, toute nouvelle pour lui, ce sont
moins nos fièvres, nos passions turbulentes, que les spectacles de
misère et de dur labeur, que la navrante parade des êtres conscients
de leur déchéance et voués au simulacre du plaisir. Une com-
passion attendrie rayonne sur le cycle de peintures parues aux
Salons des Champs-Elysées auxquelles leur auteur a donné ce titre
générique : La Vie lamentable^. Encore qu’elles ne soient pas passées
1. Salon de 1896 : Le Gueux ; Salon de 1897 : Marchande de pommes de terre
frites; Salon de 1898 : Intérieur d'ouvrier, L’asphyxiée; Salon de 1899 : Montmartre,
Un vilain homme.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pour les grâces exquises de Tiepolo, M. Chahine devait, une fois sa
vocation précisée, tendre vers un art d’expression plutôt que de
décor. Réfléchi et sensible, le drame de la réalité le sollicite davan-
tage que les féeries du rêve; il aspire à la vérité, à une vérité qui
sait s’empreindre de caractère et dont l’émotion ne se trouve jamais
exclue. Ce qui l’a frappé et ce qu’il a retenu dans le mouvant kaléi-
PORTRAIT DE M . J. COP.NÉLY
D’après la pointe sèche de M. Edgar Chahine.
doscope de l’existence parisienne, toute nouvelle pour lui, ce sont
moins nos fièvres, nos passions turbulentes, que les spectacles de
misère et de dur labeur, que la navrante parade des êtres conscients
de leur déchéance et voués au simulacre du plaisir. Une com-
passion attendrie rayonne sur le cycle de peintures parues aux
Salons des Champs-Elysées auxquelles leur auteur a donné ce titre
générique : La Vie lamentable^. Encore qu’elles ne soient pas passées
1. Salon de 1896 : Le Gueux ; Salon de 1897 : Marchande de pommes de terre
frites; Salon de 1898 : Intérieur d'ouvrier, L’asphyxiée; Salon de 1899 : Montmartre,
Un vilain homme.