DOI issue:
Nr. 5
DOI article:Rais, Jules: Le salon de 1900, [1]
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0375
LE SALON DE 1900
357
reçurent justement les premiers essais de Giotto et de Cimabuë... »
En même temps que par les gothiques, l’école est, dès lors,
menacée par les primitifs. C’est de l’un d’entre eux qu’elle récla-
mera son secours, d’un préraphaélite, de Jean-Dominique-Auguste
Ingres'. Ni le danger, ni le salut n’apparaissent encore. Delacroix est
à peine sevré, Corot n’a que quatre ans. Ingres n’exposera qu’à partir
de 1806.
De même, il serait vain de rien prétendre dérober à l’avenir
que recèle le Salon de 1900. Tout au moins peut-il paraître légitime
« DONNEZ-NOUS NOTRE PAIN QUOTIDIEN », PAR M. I. . - A . LECLERCQ
(Salon de 1900.)
de tirer de l’instantané une vue générale. La plupart des maîtres
s’étaient abstenus de figurer au Salon de 1800 ; ainsi ne voit-on,
parmi les exposants de la Société des Artistes français en 1900 ni
MM. Gérôme, Bonnat, Détaillé, ni M. Fantin-Latour, ni MM. Dubois,
Falguière, ni M. Lalique. Du moins, parmi ceux qui s’y révèlent,
peut-on observer l’action de certaines influences, qui ne sont pas
toujours ni très souvent celles de ces artistes illustres; elles n’en
paraissent pas moins significatives. Ce sont des songes anciens
déjà, mais qui s’éveillent dans de jeunes yeux. Or, si profond que
soit le rêve, c’est en lui que germe toute réalité. L’homme crée un
L Cf. sur le préraphaélisme d’Ingres à son arrivée en Italie : André Michel,
Notes sur J.-D. Ingres dans les Notes sur l’Art moderne. Paris, Colin, 1896, in-8°.
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reçurent justement les premiers essais de Giotto et de Cimabuë... »
En même temps que par les gothiques, l’école est, dès lors,
menacée par les primitifs. C’est de l’un d’entre eux qu’elle récla-
mera son secours, d’un préraphaélite, de Jean-Dominique-Auguste
Ingres'. Ni le danger, ni le salut n’apparaissent encore. Delacroix est
à peine sevré, Corot n’a que quatre ans. Ingres n’exposera qu’à partir
de 1806.
De même, il serait vain de rien prétendre dérober à l’avenir
que recèle le Salon de 1900. Tout au moins peut-il paraître légitime
« DONNEZ-NOUS NOTRE PAIN QUOTIDIEN », PAR M. I. . - A . LECLERCQ
(Salon de 1900.)
de tirer de l’instantané une vue générale. La plupart des maîtres
s’étaient abstenus de figurer au Salon de 1800 ; ainsi ne voit-on,
parmi les exposants de la Société des Artistes français en 1900 ni
MM. Gérôme, Bonnat, Détaillé, ni M. Fantin-Latour, ni MM. Dubois,
Falguière, ni M. Lalique. Du moins, parmi ceux qui s’y révèlent,
peut-on observer l’action de certaines influences, qui ne sont pas
toujours ni très souvent celles de ces artistes illustres; elles n’en
paraissent pas moins significatives. Ce sont des songes anciens
déjà, mais qui s’éveillent dans de jeunes yeux. Or, si profond que
soit le rêve, c’est en lui que germe toute réalité. L’homme crée un
L Cf. sur le préraphaélisme d’Ingres à son arrivée en Italie : André Michel,
Notes sur J.-D. Ingres dans les Notes sur l’Art moderne. Paris, Colin, 1896, in-8°.