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GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pas en « l'occasion dans sa vie de traduire au moins un événement
de son siècle et de son pays», raconte Théophile Silvestre ; vue
trop modeste, puisque l’animalier nous avait révélé ce caractère
essentiel de sa race et de son temps : la puissance d’une observation
nette et d’une synthèse éloquente. De même M. Gardet, aujourd’hui,
dans la pâleur fauve d’un marbre admirable, par une silhouette de
lion souple, nuancée et brutale, qui guette et hume, n’évoque pas
seulement l’âme affamée du désert, l’éternelle férocité de l'instinct,
mais dans le poil, sous le muscle, fouille l'être et, par cette image
de bête, rappelle à son déclin la puissance d’analyse d’un âge qui,
s’enthousiasmant par Obermann, faillit s’épuiser en Amiel.
JULES RAIS
(La suite prochainement.)
GAZETTE DES BEAUX-ARTS
pas en « l'occasion dans sa vie de traduire au moins un événement
de son siècle et de son pays», raconte Théophile Silvestre ; vue
trop modeste, puisque l’animalier nous avait révélé ce caractère
essentiel de sa race et de son temps : la puissance d’une observation
nette et d’une synthèse éloquente. De même M. Gardet, aujourd’hui,
dans la pâleur fauve d’un marbre admirable, par une silhouette de
lion souple, nuancée et brutale, qui guette et hume, n’évoque pas
seulement l’âme affamée du désert, l’éternelle férocité de l'instinct,
mais dans le poil, sous le muscle, fouille l'être et, par cette image
de bête, rappelle à son déclin la puissance d’analyse d’un âge qui,
s’enthousiasmant par Obermann, faillit s’épuiser en Amiel.
JULES RAIS
(La suite prochainement.)