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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 5
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Bouchot, Henri: Les nouvelles salles de portraits au musée de Versailles
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0394

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376

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

Marquet de Vasselot, ses collaborateurs, tous trois instruits dans
la bonne doctrine de critique moderne, a donc moins été de désen-
combrer le musée de ces transcriptions sans caractère, que de rendre
aux originaux réservés une partie de leur état-civil et de mettre en
lumière leur valeur d'iconographie et d’art tout ensemble. Stricte-
ment, et sous l’apparence de dépeupler le dépôt confié à leurs soins,
les conservateurs se proposaient en réalité de l’enrichir d’œuvres
incontestables et datées. Du roi Louis-Philippe à nous, cette très
spéciale branche de l'histoire de l’art offre aux chercheurs nombre
de points de repère nouveaux. Aux pièces des comptes royaux
publiées en divers lieux, aux biographies d'artistes reprises et aug-
mentées, des travaux de rapprochement et de comparaison se sont
venus joindre qui ont fait pour nous les gens des xvx° et xvn° siècles
un peu des contemporains immédiats. On a pu constituer des chro-
nologies formelles; M. Jules Guiffrey nous a convaincus, par un
testament publié, que François Clouet, dit Janet, mort en septembre
1572, n’avait pu travailler antérieurement à 1530 et postérieure-
ment à la Saint-Barthélemy. On a d’autre part mieux distingué
de lui son père, Jean, mort en 1545 ; on a trouvé à ce dernier
dans Boutelou, Jean Patin, Claude Corneille, Corne et Etienne
Dumonstier des imitateurs certains, et à son fils François des conti-
nuateurs de talent dans Jean de Court, Antoine Caron, François
Quesnel, Benjamin Foulon, celui-ci son neveu et héritier artistique.
Du très problématique Claude Corneille, peintre étranger établi à
Lyon, chanté par un poétereau et cité par Brantôme, on a de toutes
pièces restitué l’une des plus intéressantes physionomies d’artiste de
la cour des Valois, et l’on constata, à n’en pouvoir douter, comment
certaines œuvres de lui, celles justement dont parle Brantôme,
vinrent directement de ses héritiers à Roger de Gaignières et, ulté-
rieurement, par d’heureux hasards, à Versailles ou à Chantilly.
Tous ces éléments de discussion et, si l’on peut dire, de résurrection
n’ont point échappé aux conservateurs du musée; ils s’en sont au-
torisés dans leurs résolutions prudentes, et, s’ils ont soumis à un
contrôle sévère les opinions ainsi recueillies, ils se sont dans la plu-
part des cas rendus à l’évidence; souvent même, de leur côté, ils
ont élargi le terme des découvertes et en ont augmenté l’importance.

III

Est-ce à dire que les trois nouvelles salles de l'attique du Nord
ne renferment aujourd’hui que de purs chefs-d’œuvre? Loin de là ; ce
 
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