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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 5
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Reymond, Marcel: Les débuts de l'architecture de la Renaissance (1418 - 140), [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0445

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS

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la cantoria du Dôme, terminée en 1439, doit être considérée comme
ayant été exécutée vers 1433. La classification rigoureuse des monu-
ments de cette époque d’après leurs caractères architectoniques
permet, en effet, de trouver très facilement des solutions que l’étude
du style des sculptures ne peut toujours fournir. Après avoir con-
staté que les premiers essais dans le style de la Renaissance ne
sont pas antérieurs à 1419, et après avoir vu combien l’évolution
de ce style a été lente et méthodique, il sera impossible de soutenir,
comme on l’a fait longtemps à la suite de Vasari, que XAnnonciation
de Donatello, où le style Renaissance est si avancé, puisse remonter
à l’année 1403. Il est évident que cette œuvre se rattache à la can-
toria et qu’elle la précède de peu d’années. Donatello, que nous
avons vu jusqu’à ce moment si réservé dans l’emploi des formes
architecturales, modifie sa manière et inaugure la série de ces petits
monuments, où l’architecture tiendra une très grande place. Dans
le cadre qui entoure XAnnonciation, il se montre débordant de sève,
épris d’éclat, souverainement original. Se mettant à la mode du
jour, il dispose des pilastres sur un soubassement, et il les surmonte
par un entablement supportant un fronton ; mais quelle fantaisie
dans toute cette œuvre, quel caprice dans les bases et dans les cha-
piteaux des pilastres, quelle verve luxuriante dans ces ornements
dont il surcharge l’architrave, la frise et la corniche, au lieu de se
contenter des simples divisions classiques de Rrunelleschi !

La chapelle Pazzi, commencée par Brunelieschi vers 1430, ne
fut terminée que dans la décade de 1440. Dans sa partie principale,
elle n’est que la répétition de la sacristie de Saint-Laurent. La seule
différence est qu’étant construite, non sur plan carré, mais sur plan
barlong, elle présente, sur deux côtés, deux arcs destinés à ramener
la voûte à un plan carré, comme dans la sacristie de Saint-Laurent.

Le grand intérêt de la chapelle Pazzi est dans son portique, où
nous trouvons employés pour la première fois dans leur forme
logique les éléments de l’architecture brunelleschienne, où, pour
la première fois, nous voyons l’entablement utilisé, non plus comme
simple motif de décoration, mais comme un véritable membre de
construction. C’était faire réapparaître une forme antique qui, vrai-
semblablement, n’avait plus été employée depuis le ive siècle.
Mais c’était une fantaisie qui ne correspondait pas aux besoins de
l’architecture moderne, et, après Brunelieschi, on continua à agir
comme on avait fait avant lui, c’est-à-dire à surmonter les colonnes,
non par des entablements, mais par des arcs, selon un système qui
 
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