DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Reymond, Marcel: Les débuts de l'architecture de la Renaissance (1418 - 140), [2]
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LES DÉBUTS DE L’ARCHITECTURE DE LA RENAISSANCE 433
de faire remarquer combien de problèmes ce classement permet de
résoudre. C’est ainsi, pour ne citer que ce seul exemple, que., lors-
qu’on a bien établi ce qui se taisait à Florence vers 1422, lorsqu’on
a montré combien le style de la Renaissance était encore peu
développé à cette époque, comme on peut s’en convaincre par le
tabernacle de Ghiberti à Or san Michèle, il paraît tout à fait impos-
sible d’accepter l’opinion qui classe en 1423 le tabernacle de la Mer-
canzia à Or san Michèle. Il est vrai qu’un document dit que ce
tabernacle fut commandé à Donatello en 1423. Mais le style de ce
monument prouve qu’il n’a pas été fait à cette époque, de même
qu’il prouve qu’il ne l’a pas été par Donatello. C’est très vraisembla-
blement une œuvre de Michelozzo, et qui, dans tous les cas, ne peut
être antérieure à l’année 1440 L
A partir de 1440, le style de la Renaissance prend le plus vif
essor, en se développant sous trois formes différentes, par suite de
l’action de Rrunelleschi, de Donatello et de Michelozzo.
L’art de Brunelleschi, robuste, mais un peu sévère, fut continué
par Ruggiano, à qui l’on doit les intéressants lavabos de la sacristie
de la cathédrale, faits en 1440. De même style et de même époque
est le tabernacle de San Egidio (vol. III, p. 34 et 33).
L'art de Donatello, moins classique, mais plus brillant, plus
somptueux, empreint de la plus riche fantaisie, se retrouve dans
les œuvres de Pagno di Lapo Portigiani, qui est l’auteur de la magni-
fique chapelle de la Vierge à l’Annunziata.
Mais c’est surtout le style de Michelozzo qui se poursuit à Flo-
rence, d’abord avec Luca délia Robbia et, plus tard, avec Rernardo
Rossellino, dont le monument de Leonardo Rruno, de 1444 (vol. III,
p. 18), marque une nouvelle étape dans le mouvement de la Renais-
sance. Le style élégant et souverainement distingué de Michelozzo
était bien celui qui convenait à la civilisation raffinée de Florence
au xvG siècle. C’est ce style que développèrent Desiderio da Setti-
gnano et Renedetto da Majano, les auteurs de deux œuvres qui sont
ie point culminant de l’architecture décorative au xvG siècle : la
tombe de Carlo Marsuppini, de 1433 (vol. III, hors texte), et la chaire
de Santa Croce, faite vers 1480 (vol. III, p. 134).
Je termine cette étude en faisant remarquer que les efforts de
Rrunelleschi et de ses successeurs ne parvinrent pas à modifier d’une
1. On vient de découvrir dans la chapelle gauche du chœur, au Dôme de Flo-
rence,une belle table d’autel qui, à en juger par son style, doit être une œuvre
de Michelozzo ou de Luca délia Robbia, faite vers 1440.
xxiii. — 3° PÉRIODE
SS
de faire remarquer combien de problèmes ce classement permet de
résoudre. C’est ainsi, pour ne citer que ce seul exemple, que., lors-
qu’on a bien établi ce qui se taisait à Florence vers 1422, lorsqu’on
a montré combien le style de la Renaissance était encore peu
développé à cette époque, comme on peut s’en convaincre par le
tabernacle de Ghiberti à Or san Michèle, il paraît tout à fait impos-
sible d’accepter l’opinion qui classe en 1423 le tabernacle de la Mer-
canzia à Or san Michèle. Il est vrai qu’un document dit que ce
tabernacle fut commandé à Donatello en 1423. Mais le style de ce
monument prouve qu’il n’a pas été fait à cette époque, de même
qu’il prouve qu’il ne l’a pas été par Donatello. C’est très vraisembla-
blement une œuvre de Michelozzo, et qui, dans tous les cas, ne peut
être antérieure à l’année 1440 L
A partir de 1440, le style de la Renaissance prend le plus vif
essor, en se développant sous trois formes différentes, par suite de
l’action de Rrunelleschi, de Donatello et de Michelozzo.
L’art de Brunelleschi, robuste, mais un peu sévère, fut continué
par Ruggiano, à qui l’on doit les intéressants lavabos de la sacristie
de la cathédrale, faits en 1440. De même style et de même époque
est le tabernacle de San Egidio (vol. III, p. 34 et 33).
L'art de Donatello, moins classique, mais plus brillant, plus
somptueux, empreint de la plus riche fantaisie, se retrouve dans
les œuvres de Pagno di Lapo Portigiani, qui est l’auteur de la magni-
fique chapelle de la Vierge à l’Annunziata.
Mais c’est surtout le style de Michelozzo qui se poursuit à Flo-
rence, d’abord avec Luca délia Robbia et, plus tard, avec Rernardo
Rossellino, dont le monument de Leonardo Rruno, de 1444 (vol. III,
p. 18), marque une nouvelle étape dans le mouvement de la Renais-
sance. Le style élégant et souverainement distingué de Michelozzo
était bien celui qui convenait à la civilisation raffinée de Florence
au xvG siècle. C’est ce style que développèrent Desiderio da Setti-
gnano et Renedetto da Majano, les auteurs de deux œuvres qui sont
ie point culminant de l’architecture décorative au xvG siècle : la
tombe de Carlo Marsuppini, de 1433 (vol. III, hors texte), et la chaire
de Santa Croce, faite vers 1480 (vol. III, p. 134).
Je termine cette étude en faisant remarquer que les efforts de
Rrunelleschi et de ses successeurs ne parvinrent pas à modifier d’une
1. On vient de découvrir dans la chapelle gauche du chœur, au Dôme de Flo-
rence,une belle table d’autel qui, à en juger par son style, doit être une œuvre
de Michelozzo ou de Luca délia Robbia, faite vers 1440.
xxiii. — 3° PÉRIODE
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