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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

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Nr. 6
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Eekhoud, Georges: Paul-Jean Clays
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https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0526

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PAUL-J EA N CLAYS

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Mais il ne se borne pas à nous chanter les sensuelles accal-
mies du vieil Escaut ; il hante les côtes et les lleuves de la Hollande ;
il fait de longues escales dans ses ports, s’attarde devant les hauts
fonds et dans les bras morts des estuaires, et en rapporte d’innom-
brables méditations. J’ajouterai que nul ne s’est assimilé comme
lui la poésie décorative des bateaux à voiles, depuis les trois-mâts
jusqu’au moindre chaland, mais au souci du décor il ajoute un réel
intimisme, une ferveur technique qui ont dû lui rester de ses pre-
miers enthousiasmes pour le métier de marin.

La liste suivante ne donnera qu’une minime idée de sa pro-
duction ferme et soutenue : Un Souvenir de la Tète cle Flandre,
L'Escaut aux environs d'Anvers, Effet de lune sur l'Escaut, La Rade
d'Anvers, La Sortie du bassin cl'Anvers, L’Escaut par un temps calme,
Accalmie sur l'Escaut, L’Entrée du bassin des pêcheurs à Anvers,
Navires américains sur l’Escaut, Caboteurs sur l’Escaut, La Caravelle,
La Meuse à Dordrecht, etc.

Mais, on le voit, son fleuve de dilection demeure l’Escaut, et c’est
la rade d’Anvers, ses bassins, ses docks, qui lui inspirent les plus
importantes de ses « rêveries en peinture ».

Avec le talent et la renommée était arrivée la fortune. Le mou-
vement esthétique très intense de la capilale détermina Clays à
aller s’installer, en 1856, à Bruxelles, dans son vaste hôtel de la rue
Seutin, qu’il habita jusqu’à sa mort. Sa femme l’avait précédé dans
la tombe, en 1860.

L’Exposition Universelle de Paris, en 1867, consacra définiti-
vement la gloire de Paul-Jean Clays. Les critiques célébrèrent à
l’envi sa probité, sa sincérité, son talent de coloriste à la fois délicat
et robuste, poétique et sain. Le fameux Thoré-Bürger se distingua
tout particulièrement dans ce concert de louanges : « Leys, Alfred
Stevens et Willems sont depuis longtemps classés au premier rang
de l’art moderne, disait ce prince de la critique. Un peintre belge
qui, après l'Exposition Universelle, aura sa réputation établie en
France, et, je l’espère, un peu dans le monde artiste de l’Europe,
c’est M. Clays. Il n’y a guère de bons marinistes dans les autres
écoles. Les Hollandais ont désappris l'art des van de Yelde. Les
Allemands ne pourraient citer que M. Achenbach. En France,
quel peintre a la passion de la mer et le talent d’en exprimer les
effets? Je ne connais que Courbet qui ait fait, comme il dit, des
paysages de mer, d’une réalité extraordinaire, et par conséquent très
poétique. L’immensité, ce n’est pas facile à traduire. » Et, après
 
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