Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 23.1900

DOI Heft:
Nr. 6
DOI Artikel:
Rais, Jules: Le salon de 1900, [2]
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.24720#0536

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
312

GAZETTE DES BEAUX-ARTS

effets? La liste serait brève. Notons, comme firent eox-mêmes ces
peintres, l’émotion passagère devant le drame éternel : les sil-
houettes d’arbres drapés, des ruines et le miroir d’un étang sous
le vaste ciel déroulé (M. Cabié) ; tel paysage dense, fait de lignes
tortueuses et de masses (Mlle Deming) ; la pâte sinueuse des eaux
thaulowiennes (M. Washburn); les clapotis lumineux de la Seine
(M. Bellanger-Adhémar) ; la pourpre du soleil (M. Bouchor) ; les
plongeons vieux rose et blond cendré des reflets dans l’Orne (M. Mo-
teley) ; les mancenilliers fauves tordus dans le ciel abyssin bleu
avivé de violet (M. Paul Buffet); l’ombre flottante et les vagues
roses du port de la Rochelle (M. Grimelund); le balaiement ondu-
leux des «derniers rayons» (M. Gihon) ; l’enlacement des appa-
rences crépusculaires (M. Mesnager) ; trois paysannes balancées dans
le soir, sous les fumées du soleil : les deux quatrains et les deux
tercets d’un sonnet de M. Jules Breton ; le deuil de la route noyée
montant vers le ciel opaque (M. Boyden) ; l’eau rêveuse, l'herbe
endormie (M. Inness); la lande pâle, les chardons grelottants, deux
vieilles, la ville bleue tapie au bord de la mer et les îles songeuses,
— Ploumanac’h (M. Doigneau) ; le joli paysage de chair, Tache de
soleil, de M. Hitchcock : un pommier en fleurs semant d’ombres
vacillantes mauves et roses une jeune Hollandaise... A quoi bon
continuer le jeu puéril de recommencer tous ces tableaux à l’encre?
C’est une inéluctable nécessité que d’accumuler des noms pêle-mêle
et de saluer brièvement dans la cobue MM. Petitjean, Brugairolles,
Cesbron, Carlos-Lefebvre, Jacques-Marie, Knight, Bicknell, Olsson,
de Clermont, Tenré, Rudeaux, J. Laurens, Thiérot (très épris de
M. Ménard), Serrier, Boggs, van Coppenolle, Barillot, Gagliardini,
Luigi Loir, Tremollières.

M. Harpignies dresse dans un ciel méridional doucement modulé
l’architecture vivante des chênes et, sur leur fond vert, des oliviers
trempés de clair de lune dans le soleil. D’une caresse épaisse et
ténébreuse, M. Pointelin berce l’ensommeillement du soir dans la
vallée ouatée de brumes entre les flots immobiles des coteaux, sous
le vide planant du ciel. M. Guillemet donne licence à la critique
d’être sentimentale, par le commentaire lyrique dont il accompagne
son paysage [La Tour de la Hoague), un peu dispersé, d’eaux perdues,
de sables écoulés, peuplé d’ébauches, fleuri de mousses flotfantes,
avec, tombant sur la mer imprécise, le rideau de cendres de l’infini...

JL’LES R A I §

(La suite prochainement.)
 
Annotationen