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Nr. 1
DOI article:Leprieur, Paul: Les récentes acquisitions du département des peintures au Musée du Louvre (1907 - 1908), 1
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.24871#0079
RÉGENTES ACQUISITIONS DU MUSÉE DU LOUVRE 69
s’en assura la possession qu’avec l’intention, d’avance arrêtée, de le
transmettre au Louvre dans l’avenir. Comment assez bénir une
initiative prise avec tant d’à-propos et de bonne grâce ? M. Carlos
de Beistegui, déjà très justement cher au Cabinet des médailles de
la Bibliothèque Nationale, qui a trouvé en lui un de ses plus éminents
bienfaiteurs, s’est acquis également ainsi à la reconnaissance du
musée des titres inoubliables et que plus d’un de nos compatriotes
pourrait lui envier.
Une autre compensation imprévue, inspirée par des sentiments
aussi généreusement délicats à l’égard du Louvre, vint, d’ailleurs,
presque en même temps, achever de nous consoler. On se souvient
encore de l’émotion avec laquelle fut accueillie, ce printemps dernier,
la rentrée en France d’une œuvre de rareté insigne, non moins ines-
timable joyau du patrimoine national, un François Clouet signé et
daté. C’est à M. Moreau-Nélaton, dont le nom est déjà si indissolu-
blement lié aux trésors du Louvre par une magnifique donation,
qu’on doit en grande partie cette bonne fortune, puisque, ayant décou-
vert au cours d'un voyage, dans une collection privée de Vienne, en
Autriche, le précieux portrait jusqu'alors à peine connu en dehors
d’un cercle restreint d’érudits1, il fit aussitôt tout le nécessaire pour
le rapatrier et permit ainsi à la Société des Amis du Louvre d’en
faire don à notre grand musée. Qu’il en soit, avec les donateurs
mêmes, dont les bienfaits ne se comptent plus, bien cordialement
remercié.
L’œuvre a été si abondamment commentée et reproduite, dès son
apparition, qu elle n’offre pour ainsi dire plus aujourd’hui de mystère.
Aussi n'y a-t-il guère lieu de s’y étendre longuement. Il suffira de se
reporter à la liste nombreuse d’articles et de publications diverses
dont elle n’a cessé, depuis plusieurs mois, d'être l’occasion2. C’est,
comme on sait, un portrait d'homme dans la pleine vigueur de l’âge,
i. M. le Dr Th. von Frimmel l’avait pour la première fois signalé et publié,
depuis quelques mois seulement, dans l’érudite revue viennoise qu’il dirige
(.Bldtter fur Gemàldekunde, t. IV, fasc. i, p. ô à 9, automne 1907).
2. Citons entre autres : Moreau-Nélaton, Les Clouet peintres officiels des rois
de France (Paris, E. Lévy, 1908, in-4°). Le portrait a été reproduit ici même
(août 1908, p. 173), à propos du compte rendu de ce livre fait par M. Jean
Laran. — Cf. également, soit la Revue de l'Art ancien et moderne (10 juin 1908),
soit les savantes notices du Dr PaulDorveaux (La France médicale, 25 juin ; Bul-
letin des Sciences pharmacologiques, juillet 1908) ou de M. Henri Stein (Bulletin
des Musées de France, 1908, n° 5), qui ont eu l’honneur d’identifier concurremment
chacun de leur côté, à l’aide de recherches indépendantes, la personnalité
d’abord ignorée du modèle.
s’en assura la possession qu’avec l’intention, d’avance arrêtée, de le
transmettre au Louvre dans l’avenir. Comment assez bénir une
initiative prise avec tant d’à-propos et de bonne grâce ? M. Carlos
de Beistegui, déjà très justement cher au Cabinet des médailles de
la Bibliothèque Nationale, qui a trouvé en lui un de ses plus éminents
bienfaiteurs, s’est acquis également ainsi à la reconnaissance du
musée des titres inoubliables et que plus d’un de nos compatriotes
pourrait lui envier.
Une autre compensation imprévue, inspirée par des sentiments
aussi généreusement délicats à l’égard du Louvre, vint, d’ailleurs,
presque en même temps, achever de nous consoler. On se souvient
encore de l’émotion avec laquelle fut accueillie, ce printemps dernier,
la rentrée en France d’une œuvre de rareté insigne, non moins ines-
timable joyau du patrimoine national, un François Clouet signé et
daté. C’est à M. Moreau-Nélaton, dont le nom est déjà si indissolu-
blement lié aux trésors du Louvre par une magnifique donation,
qu’on doit en grande partie cette bonne fortune, puisque, ayant décou-
vert au cours d'un voyage, dans une collection privée de Vienne, en
Autriche, le précieux portrait jusqu'alors à peine connu en dehors
d’un cercle restreint d’érudits1, il fit aussitôt tout le nécessaire pour
le rapatrier et permit ainsi à la Société des Amis du Louvre d’en
faire don à notre grand musée. Qu’il en soit, avec les donateurs
mêmes, dont les bienfaits ne se comptent plus, bien cordialement
remercié.
L’œuvre a été si abondamment commentée et reproduite, dès son
apparition, qu elle n’offre pour ainsi dire plus aujourd’hui de mystère.
Aussi n'y a-t-il guère lieu de s’y étendre longuement. Il suffira de se
reporter à la liste nombreuse d’articles et de publications diverses
dont elle n’a cessé, depuis plusieurs mois, d'être l’occasion2. C’est,
comme on sait, un portrait d'homme dans la pleine vigueur de l’âge,
i. M. le Dr Th. von Frimmel l’avait pour la première fois signalé et publié,
depuis quelques mois seulement, dans l’érudite revue viennoise qu’il dirige
(.Bldtter fur Gemàldekunde, t. IV, fasc. i, p. ô à 9, automne 1907).
2. Citons entre autres : Moreau-Nélaton, Les Clouet peintres officiels des rois
de France (Paris, E. Lévy, 1908, in-4°). Le portrait a été reproduit ici même
(août 1908, p. 173), à propos du compte rendu de ce livre fait par M. Jean
Laran. — Cf. également, soit la Revue de l'Art ancien et moderne (10 juin 1908),
soit les savantes notices du Dr PaulDorveaux (La France médicale, 25 juin ; Bul-
letin des Sciences pharmacologiques, juillet 1908) ou de M. Henri Stein (Bulletin
des Musées de France, 1908, n° 5), qui ont eu l’honneur d’identifier concurremment
chacun de leur côté, à l’aide de recherches indépendantes, la personnalité
d’abord ignorée du modèle.