390 LIVRE SEPTIÈME. — CHAP. 5.
Minerve à Athènes, pour satisfaire complètement â toutes les
exigences de sa destination présente, comme conséquence , par la
belle disposition architecturale du ptéroma, du pronaos et du pos-
ticum des points de vue susceptibles de produire les effets perspectifs
les plus variés et les plus grandioses. Partout l'œil avait de larges
espaces à parcourir et il pouvait, à des distances convenables,
s'étendre sur les parois des murailles depuis le bas jusqu'au
sommet.
Des métopes à figures, placées au-dessus du pronaos et du pos-
ticum de ce temple, des bas-reliefs couronnant le mur de la cella
Asie Min., ouv. cit., V. 12, p. 353). Le temple Tcommencé vers la 44e ol. (604 avant
J»-C.) est antérieur de 300 ans et il est extraordinaire qu'Hermogènes se soit attribué
l'invention de ce plan dans ses écrits, d'où Vitruve a extrait cette assertion. Il est plus
singulier encore que l'architecte romain ne mentionne dans son livre aucun des nom-
breux temples et édifices de Sicile, colonie romaine très-fréquentée, très-accessible, au-
cun des monuments de la Grande-Grèce, plus rapprochée encore de Rome, et où, de
notre temps, se retrouvent encore les restes si complets et si intéressants de Psestum
et de Métaponte.
Malheureusement pour nous, Vitruve dit lui-même, L. VII, préface, avec une grande
modestie d'ailleurs, qu'il a composé son livre surtout avec les écrits spéciaux des an-
ciens architectes et des auteurs grecs; sa compilation a été faite sans aucune critique et
son jugement n'était dirigé ni par une supériorité marquée de talent ni par une expé-
rience que lui auraient donnée les voyages et l'examen direct des monuments dont il
voulait parler. Pline, qui cite Vitruve parmi les auteurs dout il s'est servi, partage cette
imperfection avec lui.
Les ressources offertes par les bibliothèques étaient très-restreintes à cette époque,
les livres fort rares, et on comprend jusqu'à un certain point que Vitruve, contempo-
rain de Strabon, né 50 ans av. J.-G., et de Diodore de Sicile, que tout fait croire avoir
vécu jusqu'au commencement de notre ère, ne connut ni la géographie de l'un ni l'his-
toire universelle de l'autre, ouvrages où il aurait trouvé tant de renseignements sur
l'origine, l'existence, la destruction, la reconstruction et la forme des édifices de toutes
les contrées connues. Mais puisqu'il est constant que Pline, Sénèque et Tacite ont ignoré
l'œuvre de Strabon, qui aurait pu leur être également très-utile, comment oser en faire
un reproche à Vitruve?
Il nous reste à ajouter que l'invention du pseudodiptère et son application au temple T
de Sélinonte bien avant l'époque indiquée par Vitruve est signalée par le duc de Serra-
difalco (Ant. d. Si., ouv. cit., T. II, p. 20). Hirt, dans son histoire de l'architecture
chez les anciens, et Rhode, dans sa traduction de Vitruve, n'ont pas pu remarquer ce
fait curieux parce que Houel et Wilkins, qui avaient seuls à cette époque publié le
temple T, lui avaient donné la forme d'un diptère.
Minerve à Athènes, pour satisfaire complètement â toutes les
exigences de sa destination présente, comme conséquence , par la
belle disposition architecturale du ptéroma, du pronaos et du pos-
ticum des points de vue susceptibles de produire les effets perspectifs
les plus variés et les plus grandioses. Partout l'œil avait de larges
espaces à parcourir et il pouvait, à des distances convenables,
s'étendre sur les parois des murailles depuis le bas jusqu'au
sommet.
Des métopes à figures, placées au-dessus du pronaos et du pos-
ticum de ce temple, des bas-reliefs couronnant le mur de la cella
Asie Min., ouv. cit., V. 12, p. 353). Le temple Tcommencé vers la 44e ol. (604 avant
J»-C.) est antérieur de 300 ans et il est extraordinaire qu'Hermogènes se soit attribué
l'invention de ce plan dans ses écrits, d'où Vitruve a extrait cette assertion. Il est plus
singulier encore que l'architecte romain ne mentionne dans son livre aucun des nom-
breux temples et édifices de Sicile, colonie romaine très-fréquentée, très-accessible, au-
cun des monuments de la Grande-Grèce, plus rapprochée encore de Rome, et où, de
notre temps, se retrouvent encore les restes si complets et si intéressants de Psestum
et de Métaponte.
Malheureusement pour nous, Vitruve dit lui-même, L. VII, préface, avec une grande
modestie d'ailleurs, qu'il a composé son livre surtout avec les écrits spéciaux des an-
ciens architectes et des auteurs grecs; sa compilation a été faite sans aucune critique et
son jugement n'était dirigé ni par une supériorité marquée de talent ni par une expé-
rience que lui auraient donnée les voyages et l'examen direct des monuments dont il
voulait parler. Pline, qui cite Vitruve parmi les auteurs dout il s'est servi, partage cette
imperfection avec lui.
Les ressources offertes par les bibliothèques étaient très-restreintes à cette époque,
les livres fort rares, et on comprend jusqu'à un certain point que Vitruve, contempo-
rain de Strabon, né 50 ans av. J.-G., et de Diodore de Sicile, que tout fait croire avoir
vécu jusqu'au commencement de notre ère, ne connut ni la géographie de l'un ni l'his-
toire universelle de l'autre, ouvrages où il aurait trouvé tant de renseignements sur
l'origine, l'existence, la destruction, la reconstruction et la forme des édifices de toutes
les contrées connues. Mais puisqu'il est constant que Pline, Sénèque et Tacite ont ignoré
l'œuvre de Strabon, qui aurait pu leur être également très-utile, comment oser en faire
un reproche à Vitruve?
Il nous reste à ajouter que l'invention du pseudodiptère et son application au temple T
de Sélinonte bien avant l'époque indiquée par Vitruve est signalée par le duc de Serra-
difalco (Ant. d. Si., ouv. cit., T. II, p. 20). Hirt, dans son histoire de l'architecture
chez les anciens, et Rhode, dans sa traduction de Vitruve, n'ont pas pu remarquer ce
fait curieux parce que Houel et Wilkins, qui avaient seuls à cette époque publié le
temple T, lui avaient donné la forme d'un diptère.