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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0561

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TRANSPORT ET MONTAGE DES MATÉRIAUX. — § {. 531

197,000 kilos, ce qui donne pour la résistance à vaincre 19,700 kil.,
il aurait fallu pour chaque opération 164 paires de bœuf, et les diffi-
cultés indiquées plus haut se seraient considérablement accrues ;
aussi croyons-nous que les fûts étaient tous en plusieurs morceaux.
Sans doute les Egyptiens ont remué des masses beaucoup plus
considérables, mais il ne faut pas oublier que c'était avec des
traîneaux et sur des chemins en bois convenablement graissés ; dans
ce cas la résistance à la traction n'est plus que les 0,05 à 0,07 des
poids à mouvoir et les forces sont généralement appliquées par
l'intermédiaire de machines, leviers ou cabestans. L'invention ingé-
nieuse de Chersiphron n'est donc pas plus parfaite que le système
égyptien ou assyrien quand il s'agit de très-gros blocs, et, dans l'es-
pèce, puisque les transports à faire étaient très-nombreux et la
dislance à parcourir assez courte, les traîneaux auraient été à tous
égards beaucoup plus avantageux.

C'est Pline, L. XXVI, XXI, qui nous apprend que les architraves
furent montées à l'aide d'une rampe douce faite de sacs de sable
amoncelés jusqu'au-dessus des colonnes. Il ne dit rien des propor-
tions adoptées pour cette rampe douce : aussi est-il impossible de
se rendre un compte exact du travail nécessité aussi bien par l'éta-
blissement du plan incliné que par le transport des architraves le
long de cette pente. Quelle qu'elle fût, il nous paraît peu probable
que les architraves aient été montées dessus avec les roues qui avaient
servi à les transporter, comme l'indique Canina (1). Le traînage
était doublement préférable : il demandait un effort beaucoup
moindre, et la manœuvre était bien plus sûre, parce qu'on restait
toujours maître des mouvements. Nous pensons également que le
plan incliné servit à placer les fûts en un ou plusieurs morceaux des
colonnes. A mesure que ceux-ci, amenés horizontalement à pied
d'œuvre, étaient peu à peu redressés à l'aide de leviers, on ajoutait

(1) Archi. greca, ouv. cit., PI. XVLII.
 
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