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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0562

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532 LIVRE HUITIÈME. — CHAP. 2.

des sacs de sable, les uns pour maintenir les morceaux dans la posi-
tion que leur avaient donnée les leviers, les autres pour permettre
avec les leviers une nouvelle manœuvre : on arrivait ainsi à lever
les colonnes et en même temps à compléter la rampe douce qui
allait servir au montage des architraves. Les anciens n'ont jamais
cherché, comme nous le faisons maintenant dans les opérations de
ce genre, les dispositions qui pouvaient faire produire rigoureuse-
ment aux forces en action leur maximum d'effet utile; en admet-
tant que l'esprit d'analyse, moins développé chez eux qu'à notre
époque, leur rendît plus difficiles des études de ce genre, il faut
ajouter en outre qu'avec leurs mœurs et leurs gouvernements, ils
n'en sentaient nullement la nécessité. Nous ne devons pas examiner
et juger les procédés qu'ils employaient avec nos idées, nos préjugés
modernes. Toutefois, comment admettre que le travail immense
nécessité par la construction d'un plan incliné, — s'il a été exécuté
comme Pline le raconte, — n'ait pas servi à la fois aux colonnes et
aux architraves, que les machines qui auraient enlevé les colonnes
ou bien monolithes et trois fois plus lourdes que les architraves, ou
bien en plusieurs morceaux et alors à peu près aussi lourdes que
ceux-ci, n'aient pas pu monter les architraves elles-mêmes (1)?

(1) Pour faire parvenir un corps au sommet d'un plan incliné, il faut vaincre, on le
sait, deux résistances : 1° celle qui résulte du frottement du corps sur le plan et qui,
en opérant avec des surlaces bien dressées et graissées, varie enlre les 0,05 et les 0,07
du poids; 2° celle qui tend à faire descendre le corps le long du plan : c'est la résul-
tante de l'action de la pesanteur et de la résistance que lui oppose le plan ; cette force
est au poids du corps dans le rapport de la hauteur du plan incliné à sa longueur. Il y
a donc intérêt à augmenter le plus possible ce rapport. Actuellement on le fait en
général égal au douzième; cette proportion a été adoptée pour le plan sur lequel on
a amené l'obélisque de la place de la Concorde au sommet du piédestal ; elle l'était
également pour ceux sur lesquels on remontait à l'aide de 16 cabestans les anciens
navires à trois ponts du poids de 2,500 tonneaux ou 2,500,000 kilos. D'un autre côté
plus ce rapport est grand, plus fort aussi est le cube de matière qui entre clans la
construction du plan incliné, et au temple d'Éphèse, où il fallait le changer de place
pour chaque entre-colonnement, on ne peut douter que Ghersiphron et Métagènes ne
se soient préoccupés de cette question.

Voulant simplement donner ici une idée du travail entrepris par ces deux architectes,
 
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