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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0563

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TRANSPORT ET MONTAGE DES MATÉRIAUX. — § 1. 533

Pline ajoute « que lorsque les architraves étaient arrivées au-
» dessus du point où elles devaient poser, pour les y faire asseoir
» graduellement, on vidait peu à peu les sacs du bas. » Il fallait en

nous prendrons des proportions minima, en supposant que la longueur du plan incliné
égalait six fois sa hauteur et que les parties qui servaient au levage des colonnes étaient
disposées d'après des données semblables.

La force nécessaire pour monter une architrave au-dessus des colonnes avait à vaincre:
1°la résistance que produisait le frottement du corps sur le plan, égale à 0.07 de son
poids, soit, compris le traîneau, 57,000 k............... . 3,990 k. 00

2° L'action de la pesanteur qui tendait à faire descendre le corps sur
le plan, égale à 4/6 de 57,000 k.OO. . .'................. 9,500 00

Ensemble. 13,490 k. 00
Un manœuvre étant susceptible de produire un effort de 12 à 15 kilos en tirant ou
poussant, il en aurait fallu au moins 900 si on avait voulu appliquer directement
leurs efforts sur le poids, ce qui était à peu près impraticable. Avec des leviers
90 hommes pouvaient produire un résultat analogue avec plus d'ensemble, partant
avec plus de facilité.

Voyons maintenant quelle quantité de travail exigeait la construction du plan
incliné.

Avec six hauteurs pour longueur, son profil, tel qu'il est partiellemenf tracé en
ponctué, PI. 89, F. II, mesure une surface de 1,843m,67 et produit sur la largeur d'un
enlre-colonnement, déduction faite des colonnes, 44,904 m. eu., 475 : toutefois, cette
largeur devait être beaucoup plus considérable pour qu'il présentât un aplomb suffisant
et pour que les manœuvres des leviers pussent facilement s'y exécuter; ce n'est pas
trop de lui attribuer une largeur de 2 4/3 entre-colonnements, mais, ce premier travail
fait, il faut remarquer d'ailleurs que la modification dans le plan incliné nécessaire
à la pose de chaque colonne, et de chaque architrave ne comprenait jamais qu'une
partie de ce plan égale à la largeur d'un entre-colonnement.

Le sable pesant en moyenne 4,600 kilos le mètre cube, la construction d'un plan
incliné obligeait à remuer 49,047,160 kilos, portés à une distance moyenne, soit en
hauteur, soit en longueur de 12 mètres, représentant par conséquent 228,565,920 kilo-
grammètres. Un manœuvre portant un poids sur son dos, horizontalement et vertica-
lement, produit dans nos contrées un travail moyen de 56 à 57,000 kilogrammètres
qu'il convient de réduire au moins d'un tiers sous un climat comme celui de l'Asie
Mineure, c'est-à-dire à 38,000 k. m. Il fallait donc, pour le montage de chaque archi-
trave, exécuter sur le plan incliné un travail qui exigeait 6,015 journées de manœu-
vres : c'étaient sans doute des esclaves.

Le montage d'une colonne et d'une architrave représente un travail pour la première
de 3,477,600 k. m. et pour la seconde de 4,400,490 k. m., ensemble, 4,878,090 k.
m.; si les données ci-dessus ne s'éloignent pas notablement de celles suivies par les
constructeurs du temple d'Éphèse, le travail préparatoire serait à peu près 47 fois plus
considérable que celui du montage proprement dit. En diminuant sensiblement, même
de moitié, les proportions du plan incliné, ce qui en rendrait l'application dangereuse
 
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