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Hittorff, Jacques Ignace; Zanth, Ludwig
Recueil des monuments de Ségeste et de Sélinonte (Band 1): Texte — 1870

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https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0590

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560 LIVRE HUITIÈME. — CHAP. 6.

trop admirer l'art et l'habileté qu'exigeait l'exécution des chéneaux
droits et rampants, pour que les surfaces portantes restent toujours
de niveau, pour que les cymaises souvent très-élevées nese déforment
pas et que leurs joints, les uns droits, les autres à redent, s'appli-
quent exactement les uns contre les autres. Quel que fût le talent des
potiers grecs (1), des produits aussi parfaits devaient être difficiles à
obtenir et assez coûteux. On est en droit de le supposer en voyant
avec quelle grande extension on fit usage des tuiles et des chéneaux
en pierre, surtout en marbre. La préférence bien justifiée des Grecs
pour cette manière aussi magnifique que durable suffit-elle à expli-
quer l'énorme main-d'œuvre à laquelle on s'astreignait pour tailler
de toute pièce dans le marbre ce qu'on pouvait obtenir par un sim-
ple moulage, si des difficultés de cuisson sans doute n'étaient venues
compliquer cette fabrication?

D'après Pausanias, L. V, ch. x, c'est Byzès de Naxos qui le pre-
mier tailla le marbre en forme de tuiles; contemporain d'Alyattes,
roi de Lydie et d'Astyages, roi des Mèdes, son invention se placerait
entre la 46° et la 50° olympiade. Nous avons retrouvé dans les ruines
du temple S de Sélinonte des débris de chéneaux et des dalles en
pierre qui avaient toute l'apparence de tuiles. Le chéneau avec sa
cymaise très-élevée et d'un magnifique caractère date évidemment
de la reconstruction du temple : nous ne saurions dire s'il en fut de
même des tuiles, si par conséquent l'emploi de la pierre pour les

(i) Les cylindres en Urrequi formaient les parois des puits antiques trouvés à
Sélinonte, PI. Il, en G, G, G et PI. 89, F. X à XII, en sont un remarquable spécimen.
Indépendamment de leurs dimensions qui sont considérables, puisqu'ils ont de 0m,48
à 0ra,50 de hauteur sur 0m,70 de diamètre intérieur, l'augmentation graduée de leur
épaisseur depuis le minimum de O^OSO, au milieu de chaque cylindre, jusqu'au
maximum de 0m,46, au droit des joints, est une disposition très-?conomique, très-
ingénieuse d'où résulte, pour des pièces dont l'épaisseur réduite aurait été de 0m,038,
des surfaces de joints d'environ un quart plus fortes, plus de facilité dans la pose
moins de chances d'épaufrures pour les arêtes, enfin avec le minimum de matière
un maximum de solidité. Dans toutes ces pièces, d'ailleurs, la forme est très-régu-
lièrement circulaire, les joints sont Irès-bien dressés.
 
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