DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.4053#0609
CONSIDÉRATIONS GÉNÉRALES. ■ 579
en graduait la magnificence selon l'importance des villes qui les
élevaient ou des dieux qui y étaient adorés. Il devait donc y avoir
des monuments qui n'étaient pas ornés du tout; mais cette absence
d'ornements n'excluait pas l'emploi de ces tonalités générales qui
pour les Grecs étaient, aussi bien que les éléments et les proportions
des ordres, les caractéristiques indispensables de leurs temples. Ces
tons eurent peut-être pour origine la nécessité de garantir de la
destruction les bois des temples primitifs, d'animer la monotonie,
la tristesse de leur aspect ; dans ces temples les ornements étaient
sans doute moins fins de détail, les couleurs plus tranchantes, moins
harmonieuses. Mais quiconque a pu apprécier le culte des Grecs
pour les traditions de leur architecture sacrée doit être convaincu,
ce que confirment d'ailleurs les faits, que les ornements et les cou-
leurs des temples de la belle époque furent choisis au nom des
mêmes principes, avec cette seule mais importante différence que le
goût qui présidait à ce choix était plus délicat, plus sûr de lui-même
parce qu'il était plus expérimenté.
La décoration des temples se composait de deux parties bien dis-
tinctes; la première comprenait toutes les peintures et sculptures
inhérentes à la construction et ordinairement exécutées en même
temps ; la seconde se composait des offrandes que la piété et la
magnificence consacraient aux dieux : œuvres d'époques bien diffé-
rentes, produits de tous les pays du monde connu, il fallait en les
groupant habilement sous les portiques, sur les murs, dans les
cellas, éviter qu'il n'y eût soit entre eux, soit avec le temple un trop
grand et choquant contraste. •
Avant de traiter ces divers sujets, il nous paraît utile de commen-
cer par résumer aussi succinctement que possible tous les faits
observés sur la coloration des temples grecs et qui sont rapportés
soit dans les nombreux et savants ouvrages que les archéologues et
les artistes ont composés sur ce sujet depuis le commencement du
siècle, soit dans les mémoires et les restaurations des architectes
en graduait la magnificence selon l'importance des villes qui les
élevaient ou des dieux qui y étaient adorés. Il devait donc y avoir
des monuments qui n'étaient pas ornés du tout; mais cette absence
d'ornements n'excluait pas l'emploi de ces tonalités générales qui
pour les Grecs étaient, aussi bien que les éléments et les proportions
des ordres, les caractéristiques indispensables de leurs temples. Ces
tons eurent peut-être pour origine la nécessité de garantir de la
destruction les bois des temples primitifs, d'animer la monotonie,
la tristesse de leur aspect ; dans ces temples les ornements étaient
sans doute moins fins de détail, les couleurs plus tranchantes, moins
harmonieuses. Mais quiconque a pu apprécier le culte des Grecs
pour les traditions de leur architecture sacrée doit être convaincu,
ce que confirment d'ailleurs les faits, que les ornements et les cou-
leurs des temples de la belle époque furent choisis au nom des
mêmes principes, avec cette seule mais importante différence que le
goût qui présidait à ce choix était plus délicat, plus sûr de lui-même
parce qu'il était plus expérimenté.
La décoration des temples se composait de deux parties bien dis-
tinctes; la première comprenait toutes les peintures et sculptures
inhérentes à la construction et ordinairement exécutées en même
temps ; la seconde se composait des offrandes que la piété et la
magnificence consacraient aux dieux : œuvres d'époques bien diffé-
rentes, produits de tous les pays du monde connu, il fallait en les
groupant habilement sous les portiques, sur les murs, dans les
cellas, éviter qu'il n'y eût soit entre eux, soit avec le temple un trop
grand et choquant contraste. •
Avant de traiter ces divers sujets, il nous paraît utile de commen-
cer par résumer aussi succinctement que possible tous les faits
observés sur la coloration des temples grecs et qui sont rapportés
soit dans les nombreux et savants ouvrages que les archéologues et
les artistes ont composés sur ce sujet depuis le commencement du
siècle, soit dans les mémoires et les restaurations des architectes