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)oarm) h*)* Marbrerie
et èe l'Art décoratif
Supplément au n° 77 du 5 janvier 1907 de la Revue Générale de la Construction
Est-ce l'iulluence de l'entente cordiale et Londres doit être leur miroir aux j eux du
du trait d'union sous-marin (si l'expression monde. Que tous les matériaux que nous
nous est permise) qui amène nos voisins employons dans nos constructions, dans nos
d'outre-Manche à souhaiter voir leurs villes édifices publics et particuliers s'emploient
brumeuses et maussades concourir en clarté alors à combattre la tristesse de nos brouil-
et en joliesse avec les villes françaises ? Veu- lards et la grisaille de nos fumées d'usines.
)ent-ilsfaire mieux encore en•'empruntant àla Choisissons les tons clairs et riants ou les
nature l'éclat lumineux dont les conditions tons riches et chauds,non pas seulement pour
atmosphériques les privent, éclat plus dura- nos décorations intérieures, dans lesquelles
ble que les bains de soleil et de lumière de nous sommes passés maîtres, mais encore pour
notre continent, lumière éternelle fixée dans l'extérieur de nos habitations afin que celui
la matière? qui passe éprouve la même impression d'or-
Cette louable ambition esthétique a valu à gueil et de gaîté que celui dont le travail,
M. G.-F. Bodley, de l'Académie royale de la chance ou le hasard ont permis d'enrichir
Londres, d'être taxé de « poète »... les salles qu'il habite.
M. Bodley avait, en effet, écrit dans The Idée, dira-t-on, mais ou moins elle est de
Tribune, lors d'une récente discussion sur celles qui demeurent et dont la traduction
l'avenir esthétique desvilles: «Les édifices de matérielle est possible. Voyez ce qui nous
Londres ne devraient être qu'en marbre blanc. reste des vestiges des grandes époques
Cette idée peut paraître utopique. Mais de antiques : du marbre. Dans quelle matière nos
combien d'utopies anciennes ne voyons-nous professeurs immortels fixèrent-ils, pour la
pas la réalisation? Elle me paraît cependant postérité, leur génie? Dans le marbre. Quelle
très réalisable et d'une portée infinie, insoup- est la preuve la plus marquante, la moins
çonnée, dans nos moeurs et nos caractères. discutable pour un historien de la richesse
Londres est le cerveau de l'immense empire d'un peuple disparu ou d'une étape florissante
britannique. S'il pourvoit à toutes les néces- dans l'histoire d'un peuple? L'emploi du
sites industrielles et commerciales de cet marbre.
empire, il ne fait qu'obéir aux besoins qui lui Actuellement l'art du travail du marbre
sont exprimés. Or, ils proviennent des pays étant industrialisé, nous n'avons plus aucune
de soleil, d'où nous viennent toutes nos raison pour l'écarter de nos constructions,
richesses. Le temps n'a pas d'atteinte sur cette
)oarm) h*)* Marbrerie
et èe l'Art décoratif
Supplément au n° 77 du 5 janvier 1907 de la Revue Générale de la Construction
Est-ce l'iulluence de l'entente cordiale et Londres doit être leur miroir aux j eux du
du trait d'union sous-marin (si l'expression monde. Que tous les matériaux que nous
nous est permise) qui amène nos voisins employons dans nos constructions, dans nos
d'outre-Manche à souhaiter voir leurs villes édifices publics et particuliers s'emploient
brumeuses et maussades concourir en clarté alors à combattre la tristesse de nos brouil-
et en joliesse avec les villes françaises ? Veu- lards et la grisaille de nos fumées d'usines.
)ent-ilsfaire mieux encore en•'empruntant àla Choisissons les tons clairs et riants ou les
nature l'éclat lumineux dont les conditions tons riches et chauds,non pas seulement pour
atmosphériques les privent, éclat plus dura- nos décorations intérieures, dans lesquelles
ble que les bains de soleil et de lumière de nous sommes passés maîtres, mais encore pour
notre continent, lumière éternelle fixée dans l'extérieur de nos habitations afin que celui
la matière? qui passe éprouve la même impression d'or-
Cette louable ambition esthétique a valu à gueil et de gaîté que celui dont le travail,
M. G.-F. Bodley, de l'Académie royale de la chance ou le hasard ont permis d'enrichir
Londres, d'être taxé de « poète »... les salles qu'il habite.
M. Bodley avait, en effet, écrit dans The Idée, dira-t-on, mais ou moins elle est de
Tribune, lors d'une récente discussion sur celles qui demeurent et dont la traduction
l'avenir esthétique desvilles: «Les édifices de matérielle est possible. Voyez ce qui nous
Londres ne devraient être qu'en marbre blanc. reste des vestiges des grandes époques
Cette idée peut paraître utopique. Mais de antiques : du marbre. Dans quelle matière nos
combien d'utopies anciennes ne voyons-nous professeurs immortels fixèrent-ils, pour la
pas la réalisation? Elle me paraît cependant postérité, leur génie? Dans le marbre. Quelle
très réalisable et d'une portée infinie, insoup- est la preuve la plus marquante, la moins
çonnée, dans nos moeurs et nos caractères. discutable pour un historien de la richesse
Londres est le cerveau de l'immense empire d'un peuple disparu ou d'une étape florissante
britannique. S'il pourvoit à toutes les néces- dans l'histoire d'un peuple? L'emploi du
sites industrielles et commerciales de cet marbre.
empire, il ne fait qu'obéir aux besoins qui lui Actuellement l'art du travail du marbre
sont exprimés. Or, ils proviennent des pays étant industrialisé, nous n'avons plus aucune
de soleil, d'où nous viennent toutes nos raison pour l'écarter de nos constructions,
richesses. Le temps n'a pas d'atteinte sur cette