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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 4.1907 (Nr. 77-100)

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Supplement au Nr. 77
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Poète?
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A propos des transports de marbre en France
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https://doi.org/10.11588/diglit.17229#0010

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matière : il lui conserve, à travers les âges,
ses propriétés naturelles.

Pour prévoir les objections, remarquez
qu'il n'est pas indispensable de l'employer en
pièces massives ; ce serait même une erreur,
un crime de lèse-esthétique, car vous sacri-
fieriez, dans un emploi mécanique que la plus
vulgaire des pierres peut remplir, des parties
qui peuvent servir à la décoration apparente.
Je m'explique : dans un mètre cube de
marbre il y a quarante mètres carrés de
surface en épaisseur de deux centimètres,
chaque trait de sciage détruisant cinq milli-
mètres de matière! Il serait donc maladroit
de n'exposer en décoration apparente qu'un
seul mètre carré de ce mètre cube et de
sacrifier le reste à soutenir quelque mur.

Le crime de lèse-esthétique résiderait à
laisser perclus à jamais les trente-neuf autres
mètres carrés, dont l'emploi est réalisable
dans d'autres décorations qui, autrement, en
seraient privées.

Les Romains n'ont d'ailleurs jamais agi
autrement et les monuments de la Rome
antique montrent le marbre en plaques de
cinq centimètres d'épaisseur et plus, appli-
qué contre des murailles en ciment romain
(naturellement) et attachés à cette masse par
des agrafes en métal.

11 n'existe pas de matière pouvant mieux
résister aux actions du brouillard et de la
fumée que le marbre. Surtout si l'on consi-
dère qu'il suffit d'un jet d'eau, bien vif, pour
le nettoyer entièrement.

La question d'entretien, trop souvent sou-
levée, n'est qu'une plaisanterie ou une légende
insidieuse soigneusement entretenue par les
fournisseurs d'autres matériaux de construc-
tion. On nettoie bien deux ou trois fois par
semaine les vitrages de nos habitations ;
qu'on en fasse autant, une seule fois par
mois, ce qui est peu de chose, pour les mar-
bres exposés à l'air, et ceux-ci conserveront
éternellement leurs qualités. »

Poète! crièrent quelques confrères après
avoir reproduit la conférence de M. Bodley,
et ils lui reprochèrent de ne pas tenir compte
de l'action des acides — principalement de
l'acide sulfurique, le plus répandu dans l'at-
mosphère londonnienne — sur le marbre.
Nous leur répondrons que cette objection
est d'ordre presque purement théorique. Les
nombreuses fontaines en marbre blanc que
l'on trouve dans le vieux Londres y sont plus
intactes que beaucoup de monuments plus
récents, faits de la meilleure pierre de
Portland.

propos des transports de marbre en JFranee

On nous fait l'écho de plaintes nombreuses
relatives aux difficultés dont sont émaillées
les opérations du transport des marbres en
France. Nous sommes heureux d'ouvrir nos
colonnes aux doléances du public, mais nous
engageons vivement les intéressés à porter
ces questions devant leurs chambres syndi-
cales afin d'émouvoir plus sûrement les
pouvoirs publics. Nous les aiderons aussi en
publiant les abus les plus criants qu'on
nous signale. L'action publique est en ce
moment le moyen le plus sûr, particulière-

ment auprès des compagnies de chemins de
fer que la question du rachat, entrée dans sa
période de réalisation pratique, porte à
trouver tout à coup que les besoins et les
désirs du public ne sont pas quantités abso-
lument négligeables. Profitez-en donc pen-
dant que cela dure.

Nous avons traité récemment (voir n° 70)
la question du transport des tranches de
marbre que des tarifs surannés et inintelli-
 
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