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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 4.1907 (Nr. 77-100)

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Supplement au Nr. 96
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Supplement au Nr. 97
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Les machines
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Enlèvement des poussières de pierre dans les ateliers
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https://doi.org/10.11588/diglit.17229#0175

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167

naturels, la vapeur, l'électricité, les affinités
chimiques, il faut mentionner la diminution
des frais de l'emploi de ces puissants auxi-
liaires, provenant de l'augmentation de cette
partie de la richesse qui constitue le capi-
tal. »

Nous n'en sommes pas encore, dans la mar-
brerie, aux ouvriers avec machines qui pro-
duisent six mille fois ou même cent fois plus

que l'ouvrier sans machines; mais on produit
déjà deux fois, et même, pour certaines
machines à sculpter, cinq ou six fois plus
avec machine que sans machine. C'est d'ail-
leurs la raison pour laquelle l'Allemand, qui
gagne deux fois plus que l'ouvrier des Vosges,
et l'Américain, qui gagne quatre fois plus que
l'ouvrier du Nord, n'empêchent pas leurs
patrons de nous faire la concurrence.

m<5 P $5--

Enlèvement des poussières de pierre dans les ateliers

Les commissions sanitaire sanglaises, qui,
très activement, s'intéressent à l'hygiène des
ouvriers dans les ateliers, ont remarqué que
la tuberculose pulmonaire et les affections
des voies respiratoires causent à elles seules
plus de décès que toutes les autres maladies
réunies, parmi les ouvriers travaillant le
granit.

Des investigations ont établi qu'il n'y a pas
là un simple hasard ou une coïncidence, mais
que cet état de choses résulte bien de l'occu-
pation des ouvriers. L'explication est d'ail-
leurs facile à donner : alors que les usines où
l'on travaille le granit sont extrêmement bien
outillées pour faciliter la production, elles ne
Possèdent aucune machine de ventilation et
les ouvriers vivent dans une atmosphère
viciée par les poussières de pierre.

Les tables de mortalité établissent d'ail-
leurs que la mortalité due aux affections pul-
monaires est beaucoup plus élevée en hiver
qu'en été. La température hivernale a certes
une influence sur ces maladies, mais la pro-
portion du nombre de décès entre l'hiver et
l'été est plus forte chez les granitiers que
flans les autres corps de métiers, parce qu'en
été ces ouvriers travaillent en plein air ou

dans des ateliers ouverts où la poussière est
enlevée par la circulation d'air, tandis qu'en
hiver ils travaillent dans des ateliers fermés
où la poussière demeure.

Au lieu de l'air frais nécessaire pour
oxygéner le sang, les ouvriers respirent pen-
dant de longues heures un air vicié par toutes
les respirations et la poussière. Celle-ci, très
fine, s'introduit dans les poumons, y crée une
inflammation et attaque les tissus. C'est
certainement une des raisons qui justifie la
réputation de bons buveurs qu'ont les ouvriers
tailleurs de pierre; cette soif les entraîne
souvent à l'abus et prépare un champ d'au-
tant plus propice à la tuberculose.

On conseille généralement à ces ouvriers
de fermer la bouche en travaillant et de ne
respirer que par les narines, mais ce conseil
reste lettre morte, car les ouvriers sont assez
bavards de nature et même, s'ils n'ont pas de
voisin pour converser, ils bavarderont avec
leur outil, la pierre qu'ils taillent, ou chan-
teront; c'est plus qu'un besoin chez eux :
c'est une nécessité.

On a inventé des appareils respirateurs. Il
n'en est pas cependant qui donnent un résultat
vraiment pratique. Tous sont gênants, cer-
 
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