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qui empêche plusieurs lames de descendre
comme une lame seule, il suffirait de
donner à ces lames la pression nécessaire
pour obtenir six à sept fois plus de sciage
qu'on n'obtient généralement; la question de
force motrice serait bien minime en pré-
sence d'un tel résultat, surtout quand on
pense qu'un châssis, dans ces conditions, pro-
duirait autant que six ou sept châssis ordi-
naires et que tous les frais seraient diminués.
Nous ignorons si des expériences sérieuses
ont été faites à ce sujet(l) et, dans la négative,
il nous est permis d'éprouver un certain doute
sur les résultats prévus, d'autant plus que,
dans toutes les scieries à marbre que nous
avons connues, nous avons souvent remarqué,
pendant l'opération du sciage, que non seu-
lement il ne fallait pas faire peser les lames
fortement sur la matière, mais qu'on était
assez souvent obligé de corriger la descente
des châssis, précisément parce que des lames
traînaient trop pesamment sur la matière à
scier.
D'autre part, si on avait huit lames montées
sur un châssis pesant, tout compris, 2,400 kil.,
d'où, par conséquent, chacune de ces lames
pourrait exercer une pression de 300 kilog.,
et d'un autre côté, une découpeuse pesant,
tout compris, 300 kilog., nous sommes per-
suadé que ces huit lames ne descendraient
pas comme la lame seule.
D'ailleurs, la différence de rendement entre
plusieurs lames et une lame seule n'est pas
chose unique au sciage des marbres, car nous
avons souvent entendu dire par des meuniers
très compétents et très experts, que lorsqu'on
avait plusieurs paires de meules à farine mon-
tées sur un même engrenage, le rendement
de ces meules n'était pas proportionnel à
celui d'une paire marchant seule.
(1) -N. D. L. R. — Non, des expériences ne semblent pas
avoir été laites. Nous nous en sommes enquis partout ; et si
ces expériences ont eu lieu, les résultats en sont demeurés
en tout cas cachés au public Les constructeurs de machines
à scier devraient naturellement étudier et connaître l'effet de
leurs machines. Mais c'est là ce qui semble les inquiéter le
moins.
Ils savent combien ces machines leur sont payées par kilo-
gramme de métal livré et les questions de rendement les
laissent absolument indifférents.
Si maintenant nous examinons le principe
de mécanique cité plus haut, qui paraît être
le point fondamental du système nouveau
de sciage élaboré dans l'article auquel nous
répondons, nous avouerons franchement que
nous ignorons complètement en quoi il peut
se rapporter au cas qui nous occupe. Ce prin-
cipe de mécanique que nous reconnaissons
très juste lorsqu'il s'agit de deux corps solides
qui se touchent, nous paraît être dans des con-
ditions différentes lorsque ces deux corps
sont séparés par un troisième corps. En
effet, si entre ces deux premiers corps on
introduit soit du sable, soit de l'émeri, soit
des globules, soit du carborundum, il est cer-
tain que ces produits indistinctement donne-
ront des résultats d'usure tout différents mal-
gré la même pression ; par conséquent, ce
n'est pas la pression qui produit le sciage,
mais bien la matière qu'on introduit entre
le marbre et la scie. Dans le cas qui nous
occupe, il s'agit du sable, puisque nous ne
voulons parler que des sciages faits avec lui,
qui sont de beaucoup les plus en usage.
Bien que persuadés que ce n'est pas le
manque de pression des lames sur la matière
à scier qui empêche plusieurs lames mon-
tées sur un châssis de descendre comme une
lame seule, nous jetterons un petit coup
d'œil sur le nouveau système de suspension
de châssis exposé dans votre journal, page 58,
et breveté en Belgique.
Nous reconnaissons bien volontiers qu'avec
ce système, on peut facilement doubler
la pression des lames sur la matière et
même la tripler, la quadrupler et plus; mais
a-t-on besoin de la doubler seulement, quand
on voit que, dans nos scieries ordinaires, on
est déjà assez souvent obligé de corriger la
descente des châssis, parce que cette pression
est trop forte?
D'ailleurs, le sable n'a qu'une résistance
limitée à l'écrasement et il serait nuisible de
vouloir la dépasser par une* pression trop
forte, car, dans ce cas, le sable s'écraserait
sous les lames avant qu'elles arrivent à leur
maximum de pression, et ces lames se trou-
veraient entièrement sans sable sous leur par-
tie inférieure à partir de ce point jusqu'au
qui empêche plusieurs lames de descendre
comme une lame seule, il suffirait de
donner à ces lames la pression nécessaire
pour obtenir six à sept fois plus de sciage
qu'on n'obtient généralement; la question de
force motrice serait bien minime en pré-
sence d'un tel résultat, surtout quand on
pense qu'un châssis, dans ces conditions, pro-
duirait autant que six ou sept châssis ordi-
naires et que tous les frais seraient diminués.
Nous ignorons si des expériences sérieuses
ont été faites à ce sujet(l) et, dans la négative,
il nous est permis d'éprouver un certain doute
sur les résultats prévus, d'autant plus que,
dans toutes les scieries à marbre que nous
avons connues, nous avons souvent remarqué,
pendant l'opération du sciage, que non seu-
lement il ne fallait pas faire peser les lames
fortement sur la matière, mais qu'on était
assez souvent obligé de corriger la descente
des châssis, précisément parce que des lames
traînaient trop pesamment sur la matière à
scier.
D'autre part, si on avait huit lames montées
sur un châssis pesant, tout compris, 2,400 kil.,
d'où, par conséquent, chacune de ces lames
pourrait exercer une pression de 300 kilog.,
et d'un autre côté, une découpeuse pesant,
tout compris, 300 kilog., nous sommes per-
suadé que ces huit lames ne descendraient
pas comme la lame seule.
D'ailleurs, la différence de rendement entre
plusieurs lames et une lame seule n'est pas
chose unique au sciage des marbres, car nous
avons souvent entendu dire par des meuniers
très compétents et très experts, que lorsqu'on
avait plusieurs paires de meules à farine mon-
tées sur un même engrenage, le rendement
de ces meules n'était pas proportionnel à
celui d'une paire marchant seule.
(1) -N. D. L. R. — Non, des expériences ne semblent pas
avoir été laites. Nous nous en sommes enquis partout ; et si
ces expériences ont eu lieu, les résultats en sont demeurés
en tout cas cachés au public Les constructeurs de machines
à scier devraient naturellement étudier et connaître l'effet de
leurs machines. Mais c'est là ce qui semble les inquiéter le
moins.
Ils savent combien ces machines leur sont payées par kilo-
gramme de métal livré et les questions de rendement les
laissent absolument indifférents.
Si maintenant nous examinons le principe
de mécanique cité plus haut, qui paraît être
le point fondamental du système nouveau
de sciage élaboré dans l'article auquel nous
répondons, nous avouerons franchement que
nous ignorons complètement en quoi il peut
se rapporter au cas qui nous occupe. Ce prin-
cipe de mécanique que nous reconnaissons
très juste lorsqu'il s'agit de deux corps solides
qui se touchent, nous paraît être dans des con-
ditions différentes lorsque ces deux corps
sont séparés par un troisième corps. En
effet, si entre ces deux premiers corps on
introduit soit du sable, soit de l'émeri, soit
des globules, soit du carborundum, il est cer-
tain que ces produits indistinctement donne-
ront des résultats d'usure tout différents mal-
gré la même pression ; par conséquent, ce
n'est pas la pression qui produit le sciage,
mais bien la matière qu'on introduit entre
le marbre et la scie. Dans le cas qui nous
occupe, il s'agit du sable, puisque nous ne
voulons parler que des sciages faits avec lui,
qui sont de beaucoup les plus en usage.
Bien que persuadés que ce n'est pas le
manque de pression des lames sur la matière
à scier qui empêche plusieurs lames mon-
tées sur un châssis de descendre comme une
lame seule, nous jetterons un petit coup
d'œil sur le nouveau système de suspension
de châssis exposé dans votre journal, page 58,
et breveté en Belgique.
Nous reconnaissons bien volontiers qu'avec
ce système, on peut facilement doubler
la pression des lames sur la matière et
même la tripler, la quadrupler et plus; mais
a-t-on besoin de la doubler seulement, quand
on voit que, dans nos scieries ordinaires, on
est déjà assez souvent obligé de corriger la
descente des châssis, parce que cette pression
est trop forte?
D'ailleurs, le sable n'a qu'une résistance
limitée à l'écrasement et il serait nuisible de
vouloir la dépasser par une* pression trop
forte, car, dans ce cas, le sable s'écraserait
sous les lames avant qu'elles arrivent à leur
maximum de pression, et ces lames se trou-
veraient entièrement sans sable sous leur par-
tie inférieure à partir de ce point jusqu'au