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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 4.1907 (Nr. 77-100)

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Supplement au Nr. 96
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Une éducation à faire
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les espèces, les origines, les valeurs intrin-
sèques ou commerciales.

Et ils sont excusables, car une connais-
sance de ces particularités ne serait due qu'à
une étude personnelle, en dehors des cours
et ceux-ci étant terminés, personne ne cher-
cherait à les instruire sur cette matière. Qu'y
a-t-il d'étonnant alors à ce qu'un architecte,
un décorateur, pose des questions ou émette

Vase

dans la fourniture des marbres des préten-
tions qui constituent de véritables barba-
rismes pour les gens du métier?

Ils n'ont jamais connu, en fait de marbre,
que les quelques échantillons dormant au
fond du musée ou servant de modèles aux
élèves décorateurs pour les imiter par la
peinture.

Lorsqu'ils sont, par la force des choses,
appelés à employer le marbre, ils s'étonne-

ront de tout ce qui leur sera dit par l'indus-
triel, et surtout de ce que certaines espèces,
généralement les plus riches et les plus déco-
ratives, nécessitent certains mastiquages ou
renforcement. Ils admettront aisément les
nœuds dans les bois parce qu'on leur a appris
qu'il y en a, mais comme on ne leur a jamais
parlé — ou si peu — des marbres, ils s'éton-
neront des quelques imperfections naturelles.

Ces intelligences, élevées dans l'étude du
Beau et appliquées au culte de leur art, s'ima-
ginent, à juste titre, que les écoles servent
non seulement à guider leur goût, mais
encore à leur signaler, avant qu'ils en
éprouvent les déboires passagers, ce que
d'aucuns appellent les vices d'une matière et
que nous appellerons ses particularités.

Prenant les marbres parfaitement indem-
nes de la moindre solution de continuité dans
leur iexture, c'est-à-dire sains comme une
glace de miroir, mais mouvementés dans leur
dessin, l'involontaire ignorant qui nous
occupe refusera une cbeminée, un panneau
ou quelqu'autre objet parce que le veinage
n'est pas régulier! Son œil n'a été habitué
par aucune étude préparatoire à ces caprices
de la nature faisant le dessin tantôt touffu,
fouillé, intime, puis tout à coup s'épanouis-
sant en larges envolées, car seul le marbre
qu'il no connaît pas en est heureusement -
pour les vrais artistes — doté.

Prenant alors les 'marbres d'une texture
moins homogène, et révélant, avant que
l'habilité de la science industrielle ait réparé
les défaillances de la nature, quelque parti-
cularité qui peut nuire — apparemment du
moins — à la solidité, cette même personne
refusera l'objet en marbre parce qu'il ne pré-
sentera pas la résistance de l'acier trempé.

Encore une fois, il est regrettable tant au
point de vue des architectes, décorateurs, etc.,
qu'au point de vue de l'industrie marbrière,
que l'étude et la connaissance des marbres soit
négligée à ce point.

Les carrières de marbres et la> transforma-
tion de cette matière représentent une des
plus intéressantes richesses naturelles et
industrielles de France. Or, elle n'est pas au
quart de sa valeur parce que ceux qui sont le
 
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