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Journal de la marbrerie et de l'art décoratif: bimensuel — 4.1907 (Nr. 77-100)

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https://doi.org/10.11588/diglit.17229#0172

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tiers, et ils les livrent aux entrepreneurs de
maçonneries trop peu fortunés pour se payer
le luxe d'un broyeur et d'un moteur à eux.

L'âpreté de la concurrence, les nécessités
de plus en plus exigeantes du travail moderne,
ont amené lentement, mais invinciblement,
les patrons marbriers, tourneurs, maçons à

Fontaine murale

adopter des moyens de travail plus rapides,
plus économiques.

Chez les tailleurs de pierre, au contraire
(à part deux ou trois exceptions dont nous
aurons l'occasion de reparler), on se traîne
encore dans des procédés de travail routi-
niers qui maintiennent le métier — différence
de salaire mise à part — au même niveau que
la fabrication des sabots.

Celui qui n'est pas du bâtiment peut, en
effet, difficilement se faire une idée du

désordre qui règne dans la plupart de nos
chantiers. Ici les blocs bruts voisinent avec
les pierres taillées, là les outils avec les
monceaux de gravier dans un pêle-mêle très
dangereux pour les ouvriers qui doivent y
évoluer, tailler leurs pièces et charger des
camions.

Tout cela sans appareils de levage, malgré
l'énormité des poids à remuer.

On ferait rire un métallurgiste si on lui
disait qu'il existe à Bruxelles de grands ate-
liers de fonderie et de grosse mécanique
fonctionnant sans ponts roulants, et cepen-
dant, les matières que cet ouvrier doit mani-
puler ne sont pas plus pesantes que nos cubes
de pierre.

Pour remuer ces poids lourds, on se sert,
chez nous, du cric primitif : ainsi un bloc,
amené par camion, est soulevé d'un côté,
tombe à la va comme je te pousse, occasionne
de fausses manoeuvres, blesse ou tue parfois
l'imprudent qui le remue, et, dans tous les
cas, encombre toujours malencontreusement
le chantier.

Les accidents, dans ces conditions, y sont
nombreux, quoi qu'on en pense. Si beaucoup
de ceux-ci demeurent ignorés du public, c'est
parce que la presse, généralement, ne relate
que ceux ayant occasionné mort d'homme.

Mais, à côté de ceux-là, combien d'autres,
ayant eu comme conséquence une incapacité
temporaire de travail, sont restés inconnus?

Les scieurs, surtout, me semblent à plain-
dre dans ces chantiers. Alors que les tailleurs
de pierre ont parfois un léger abri où ils
peuvent se réfugier en cas de mauvais temps,
pour y tailler des pierres de petites dimen-
sions, facilement transportables, eux exer-
cent leur profession en plein vent, brûlés,
l'été, par le soleil ardent, cinglés, l'hiver,
par la bise glaciale. Aucune toiture ne venant
les protéger contre l'intempérie des saisons,
ils doivent, en cas de pluie ou de neige,
abandonner leurs outils, et perdent souvent
de ce fait des heures et parfois des journées
de travail.

Mais laissons de côté — pour le moment
— la question d'abri, dont les difficultés de
réalisation,^ en grande partie, proviennent
 
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