EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889
LES PEINTRES DU CENTENAIRE
I 789 — I 889 1
(suite)
VII
GÉRICAULT T 1824. — GIRODET-TRIOSON j 1824.
eu de carrières artistiques ont été à la fois aussi courtes,
aussi mouvementées, aussi brillantes que celle de Géri-
cault. Né à Rouen le 26 septembre 1791, mort à Paris
le 26 janvier 1824, à trente-trois ans, dans une maison
de la rue des Martyrs portant le n° 23, Géricault avait,
en 1819, exposé au Salon un chef-d’œuvre qui est l’or-
g-ueil du Louvre : le Radeau de la Méduse. On aurait
O
aimé trouver à l'Exposition centennale quelques-unes des
études exécutées en vue du récit définitif de ce grand
drame. Les collections ne se sont pas ouvertes dans cette
pensée. Notre Musée national a prêté l'Officier de chas-
seurs à cheval ; Vollon, le portrait du maître ; M. Mar-
quiset, une Tête de chasseur à cheval; M. Prosper
Crabbe, Une Charge d’artillerie, M. F. Bischoffsheim, les
Croupes; M. Lutz, le Trompette ; Mme Cottier, une Tète
de dogue. Dans ces manifestations diverses, on suit assurément la mâle fierté de ce peintre qui,
né d une famille de robe, élève de Carie Vernet, puis du classique Guérin, avait déserté la
basoche, préféré aux coursiers élégants et minces les chevaux robustes et puissants; aux froids
pastiches d un art ancien les modernités de la vie, et écrit d’une brosse éloquente et ferme un
plaidoyer en faveur d’une facture toujours variée, toujours appropriée à l’aspect des choses,
parlant une langue différente suivant qu’il s’agissait de mettre en scène l’eau, le ciel, les
terrains, les rugosités de la pierre ou les robes des chevaux avec le graphique de leur pelage.
1. Voir l’Art, i5' année, tome I"r, pages 145, 168, 23i, 256 et 28g, et tome II, page i3.
LES PEINTRES DU CENTENAIRE
I 789 — I 889 1
(suite)
VII
GÉRICAULT T 1824. — GIRODET-TRIOSON j 1824.
eu de carrières artistiques ont été à la fois aussi courtes,
aussi mouvementées, aussi brillantes que celle de Géri-
cault. Né à Rouen le 26 septembre 1791, mort à Paris
le 26 janvier 1824, à trente-trois ans, dans une maison
de la rue des Martyrs portant le n° 23, Géricault avait,
en 1819, exposé au Salon un chef-d’œuvre qui est l’or-
g-ueil du Louvre : le Radeau de la Méduse. On aurait
O
aimé trouver à l'Exposition centennale quelques-unes des
études exécutées en vue du récit définitif de ce grand
drame. Les collections ne se sont pas ouvertes dans cette
pensée. Notre Musée national a prêté l'Officier de chas-
seurs à cheval ; Vollon, le portrait du maître ; M. Mar-
quiset, une Tête de chasseur à cheval; M. Prosper
Crabbe, Une Charge d’artillerie, M. F. Bischoffsheim, les
Croupes; M. Lutz, le Trompette ; Mme Cottier, une Tète
de dogue. Dans ces manifestations diverses, on suit assurément la mâle fierté de ce peintre qui,
né d une famille de robe, élève de Carie Vernet, puis du classique Guérin, avait déserté la
basoche, préféré aux coursiers élégants et minces les chevaux robustes et puissants; aux froids
pastiches d un art ancien les modernités de la vie, et écrit d’une brosse éloquente et ferme un
plaidoyer en faveur d’une facture toujours variée, toujours appropriée à l’aspect des choses,
parlant une langue différente suivant qu’il s’agissait de mettre en scène l’eau, le ciel, les
terrains, les rugosités de la pierre ou les robes des chevaux avec le graphique de leur pelage.
1. Voir l’Art, i5' année, tome I"r, pages 145, 168, 23i, 256 et 28g, et tome II, page i3.