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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

DOI article:
Leroi, Paul: La sculpture à l'exposition universelle de 1889
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0231

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LA SCULPTURE

A L’EXPOSITION UNIVERSELLE DE 1889

I

ul n'ignore que si l’Exposition décennale des Beaux-Arts
a pu être inaugurée par M. le Président de la République,
le jour de l'ouverture officielle, c’est au dévouement et à
l’extrême activité de M. Henry Havard seul qu’on le doit ;
nullement à M. Antonin Proust qui, en sa qualité de com-
missaire spécial, n'avait réussi qu’à être spécialement en
retard, absorbé sans doute qu’il était par la création de
cette section à l’entrée de laquelle il avait si intelligem-
ment inscrit le nom de l’Allemagne, alors que cette puis-
sance ne prenait aucune part à l’Exposition. Cet exploit
peu diplomatique et très anti-ministériel lui valut une verte
semonce de qui de droit et l’ordre de changer immédia-
tement sa maladroite enseigne en une autre ainsi conçue :
« Groupe d’Artistes allemands. » Mais M. Proust négligea
de faire la modification au catalogue ; ce ne fut, du reste,
qu’une erreur de plus dans ce monument d’omissions, d’er-
reurs et d’incorrections.

Que si M. Havard a tous les droits à être loué pour le zèle qu'il apporta à sauver la partie
compromise et pour le bon goût dont, une fois de plus, il fit preuve en s’effaçant aussitôt après,
il serait souverainement injuste de lui attribuer l’affreuse façon dont a été traitée la sculpture
française, cette gloire nationale sans rivale, et à sa suite la sculpture de toutes les nations; la
responsabilité en incombe à M. Antonin Proust exclusivement, et ce n’est pas mon sentiment
seul que j’exprime ici. Il y a unanimité à cet égard. Je n’ai pas rencontré un statuaire qui
ne fût ulcéré, non à cause du sort fait à ses propres œuvres, mais à l’ensemble de la sculpture,
cet art dont la France a tous les droits de s'enorgueillir et qui a néanmoins été présenté aux
visiteurs avec une absence d’égards qui n’a été égalée que par l’absence radicale de goût. Dans
la Galerie Rapp, ce n’était pas une exposition, mais un entassement, « un magasin », suivant la
juste expression d’un membre de l’Institut, sculpteur du plus grand talent et chez qui le caractère
est digne du talent. Ailleurs, marbres, plâtres et bronzes étaient disposés le long des galeries
occupées par les restaurants et comme pour servir à décorer ces derniers.
 
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