NOTES ET CROQUIS SUR LA MUSIQUE.
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du Stabat, de Rossini, chanté par Mmes de Caters et de
Belloca.
Marie-Magdeleine, le chef-d’œuvre de Massenet, tint
tout le programme du concert du Vendredi saint et eut
pour principaux interprètes
Mme Pauline Viardot et MM. Bos-
quin et Jules Petit.
Les frais trop élevés, les con-
ditions exagérées, motivèrent
>«r~
l’année suivante le déplacement
des concerts, qui furent trans-
portés au théâtre du Châtelet.
M. Hostein se montra plus con-
ciliant que M. Duquesnel, ayant
déjà, avant cette époque, loué sa
salle à Besselièvre, qui y donna
une série de matinées musicales
peu classiques.
Pendant cette nouvelle année,
Colonne dirigea vingt-quatre au-
ditions ; mais les affaires de la
caisse n’en allèrent guère mieux,
car, au bout de la saison, Hart-
mann avait mangé la somme de
5o,ooo francs. Certes la perte
était forte, mais il a eu la satis-
faction de faire œuvre d’artiste,
et les musiciens n’oublieraient
pas sans ingratitude la part im-
portante de reconnaissance qui
lui est due.
La Société du Concert Natio-
nal, 'sur le point d’être dissoute,
prit pourtant l’année suivante un
nouvel essor en changeant de
forme. Les musiciens de l’or-
chestre se réunirent en société sous la direction de Colonne
et donnèrent leur premier concert avec une mise de fonds
de 225 francs !
M. Mariotti, violoncelle solo.
(Concert Colonne.,) — Dessin de Mantelet-Goguet.
Cette nouvelle association adopta le simple nom de
Concert du Châtelet. Voici quinze ans qu’elle ne cesse de
progresser. Le nombre des œuvres de compositeurs mo-
dernes exécutées par elle est énorme.
Tome XLVI1.
J’ai cru intéressant de noter les principales premières
auditions, en ce qui concerne les auteurs français :
Bizet : Jeux d’enfants, la symphonie Roma, fragments
des Pêcheurs de perles, de la Jolie Fille de Perth, etc.
Félicien David : le Jugement
dernier.
Th. Dubois : le Paradis perdu.
G. Fauré : Symphonie en ré
mineur.
C. Frank : Rédemption, les
Bolides.
E. Guiraud : Suites et Ouver-
ture d'Artevelde.
B. Godard : le Tasse, scènes
poétiques, Première Symphonie,
Symphonie légendaire, Ouver-
ture des Guelfes, etc.
Gounod : Jésus sur le lac de
Tibériade, les Deux Reines.
Hue : Rubeçahl.
D’Indy : la Chevauchée du Cid.
Lalo : Concertos de violon.
Symphonie espagnole, Rapsodie
norvégienne, fragments du Fies-
que, etc.
Massenet : Marie-Magde-
leine, les Scènes napolitaines,
alsaciennes, pittoresques, les
Erinnyes, etc.
Paladilhe : le Purgatoire.
Saint-Saens : Concertos pour
piano, violon, violoncelle; les
Poèmes symphoniques (sauf le
Rouet d’Omphale exécuté pour la
première fois par Pasdeloup) ; le
Déluge, Samson et Dalila presque
en entier, la Suite algérienne, des fragments d’opéras, etc.
Enfin, les cantates et autres œuvres de Duvernoy,
Marty, Charpentier, Widor, Louis Lacombe, de Mmes A.
Holmes, de Grand val, etc.
Je termine cette nomenclature, déjà longue quoique
bien incomplète, par le nom de l’auteur auquel les Con-
certs du Châtelet doivent en grande partie leur vogue...
j’ai nommé Berlioz.
S’il est vrai que ce grand compositeur a fait la fortune
9
M . R E M Y, VIOLON SOLO.
(Concert Colonne.) — Dessin de Mantelet-Goguet.
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du Stabat, de Rossini, chanté par Mmes de Caters et de
Belloca.
Marie-Magdeleine, le chef-d’œuvre de Massenet, tint
tout le programme du concert du Vendredi saint et eut
pour principaux interprètes
Mme Pauline Viardot et MM. Bos-
quin et Jules Petit.
Les frais trop élevés, les con-
ditions exagérées, motivèrent
>«r~
l’année suivante le déplacement
des concerts, qui furent trans-
portés au théâtre du Châtelet.
M. Hostein se montra plus con-
ciliant que M. Duquesnel, ayant
déjà, avant cette époque, loué sa
salle à Besselièvre, qui y donna
une série de matinées musicales
peu classiques.
Pendant cette nouvelle année,
Colonne dirigea vingt-quatre au-
ditions ; mais les affaires de la
caisse n’en allèrent guère mieux,
car, au bout de la saison, Hart-
mann avait mangé la somme de
5o,ooo francs. Certes la perte
était forte, mais il a eu la satis-
faction de faire œuvre d’artiste,
et les musiciens n’oublieraient
pas sans ingratitude la part im-
portante de reconnaissance qui
lui est due.
La Société du Concert Natio-
nal, 'sur le point d’être dissoute,
prit pourtant l’année suivante un
nouvel essor en changeant de
forme. Les musiciens de l’or-
chestre se réunirent en société sous la direction de Colonne
et donnèrent leur premier concert avec une mise de fonds
de 225 francs !
M. Mariotti, violoncelle solo.
(Concert Colonne.,) — Dessin de Mantelet-Goguet.
Cette nouvelle association adopta le simple nom de
Concert du Châtelet. Voici quinze ans qu’elle ne cesse de
progresser. Le nombre des œuvres de compositeurs mo-
dernes exécutées par elle est énorme.
Tome XLVI1.
J’ai cru intéressant de noter les principales premières
auditions, en ce qui concerne les auteurs français :
Bizet : Jeux d’enfants, la symphonie Roma, fragments
des Pêcheurs de perles, de la Jolie Fille de Perth, etc.
Félicien David : le Jugement
dernier.
Th. Dubois : le Paradis perdu.
G. Fauré : Symphonie en ré
mineur.
C. Frank : Rédemption, les
Bolides.
E. Guiraud : Suites et Ouver-
ture d'Artevelde.
B. Godard : le Tasse, scènes
poétiques, Première Symphonie,
Symphonie légendaire, Ouver-
ture des Guelfes, etc.
Gounod : Jésus sur le lac de
Tibériade, les Deux Reines.
Hue : Rubeçahl.
D’Indy : la Chevauchée du Cid.
Lalo : Concertos de violon.
Symphonie espagnole, Rapsodie
norvégienne, fragments du Fies-
que, etc.
Massenet : Marie-Magde-
leine, les Scènes napolitaines,
alsaciennes, pittoresques, les
Erinnyes, etc.
Paladilhe : le Purgatoire.
Saint-Saens : Concertos pour
piano, violon, violoncelle; les
Poèmes symphoniques (sauf le
Rouet d’Omphale exécuté pour la
première fois par Pasdeloup) ; le
Déluge, Samson et Dalila presque
en entier, la Suite algérienne, des fragments d’opéras, etc.
Enfin, les cantates et autres œuvres de Duvernoy,
Marty, Charpentier, Widor, Louis Lacombe, de Mmes A.
Holmes, de Grand val, etc.
Je termine cette nomenclature, déjà longue quoique
bien incomplète, par le nom de l’auteur auquel les Con-
certs du Châtelet doivent en grande partie leur vogue...
j’ai nommé Berlioz.
S’il est vrai que ce grand compositeur a fait la fortune
9
M . R E M Y, VIOLON SOLO.
(Concert Colonne.) — Dessin de Mantelet-Goguet.