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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

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Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: les peintres du centenaire 1789-1889, 9
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https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0080

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66

L’ART.

Le Journal des Artistes rappelle, dans son numéro du 5 avril [82g, qu'il avait reçu l’année
précédente « la croix d’honneur ». Demarne ne s’y attendait pas. Quand il entendit au Louvre
proclamer son nom, « il pleura en prenant sa décoration de la main du Roi, qui parut frappé de
cette joie d'enfant dans un vieillard octogénaire, tandis que quelques jeunes gens recevaient la
leur comme on touche le prix d'une créance exigible ». A ce trait, on croirait que le rédacteur
du Journal des Artistes avait pressenti la comédie qui se joue en ce moment à propos des
récompenses de l’Exposition décennale !

Demarne, qui était devenu le beau-père de M. Robert, peintre à la Manufacture de Sèvres,
avait en Nicolas-Antoine Taunay, dont le Musée de Versailles a prêté le Bonaparte recevant
des prisonniers, un ami fidèle dont les goûts confinaient. Comme lui, Taunay aimait les foires,
les bazars, les haltes militaires, les retours de marché; comme lui, il était fécond; comme lui, il

/

Demarne.

Reproduction du portrait lithographié en 1826.

prisait la campagne et ses simplicités. Il s’était logé à Montmorency, dans cette demeure où
Jean-Jacques lui avait donné, enfant, un fruit cueilli dans le jardinet. Il fit cependant un voyage
au long cours. Il visita le Brésil, et les souvenirs de ce pays l’aidèrent à varier ses motifs.

Négligeons, — puisqu’on les a négligés, — Perrin, le peintre de Vénus et d’Enée (i83i); —
Bouillon, le graveur des statues du Louvre ; — Fèvre, le peintre des hommes de 1 Empire ; —
Lethière (i832), le chantre de la Mort de Virginie; ■— Meynier, l’élève de Vincent; — Guérin
( 1833), dont les restes reposent à côté de ceux de Claude Lorrain. Réservons Gros (1835), qui
mérite une étude isolée, et saluons pour terminer la mémoire de Carie Vernet (1836), dont l’État
a prêté des Attributs de chasse.

Peintre, caricaturiste; spirituel, maniaque, superstitieux à 1 excès, il avait reflété à merveille
le monde aisé dans lequel il avait vécu, partageant son temps entre son art, les femmes et ses
chevaux, les habitués du café de Foy et ses chiens.

De nos jours, il eût été, à coup sûr, l’un des membres les plus en vue du Jockey-Club.

(A suivre.)

A. Hustin.
 
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