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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

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Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: les peintres du centenaire 1789-1889, [12]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0166

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146

L’ART.

d’abord la nature avec solidité. Ses empâtements avaient fait dire à son frère, — un médecin.
distingué1, — que s’il devenait aveugle, il reconnaîtrait sa peinture au toucher. Peu à peu,
cependant, le détail le passionna. Il vit la nature à la loupe et quelques-uns des rares tableaux
par lui laissés feront l’éternelle joie des herborisants.

Le Médecin de campagne est, —■ en dehors de la Laitière et de la Diligence, ■— la seule
œuvre de lui qui ait une légende. Pour exécuter la monture de l’Esculape rural, de La Berge
avait longtemps erré, aux environs de Paris, à la recherche d’une rossinante exténuée et à la
veille de rendre l'âme. Au bout de deux mois, il l’avait trouvée. Elle posa. Elle en mourut !

M'"“ Vigée-Le Brun et sa fille.

Tableau de M"10 Vigée-Le Brun, gravé par Jules Massard, (Musée du Louvre.)

Il avait, du reste, dans sa préoccupation constante de l’imitation servile, joué un autre
mauvais tour à quelque maître Aliboron. Il l’avait fait hisser dans son atelier, situé au troisième
étage, et l’odyssée de ce voyage avait eu à l’époque, dans le monde des artistes, le plus bruyant
retentissement. Notre âne y était resté un mois et de ce long tête-à-tête, de La Berge n’avait
retenu sur la toile qu’un âne d’un pouce de hauteur !

Le 24 septembre, c’était le tour de Clément Boulanger, le peintre de la Procession de la
Gargouille à Rouen. Il mourait loin de Paris, où il était né en i8o5. Il succombait à Magnésie,
en Asie Mineure, où il faisait partie d’une commission chargée par le ministre de l’Intérieur de

1. Louis de La Berge, mort trois ans avant le peintre, et jour pour jour exactement. Tous deux sont inhumés dans le meme caveau, à
Saint-Mandé.
 
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