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L' art: revue hebdomadaire illustrée — 15.1889 (Teil 2)

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Hustin, A.: Exposition universelle de 1889: le peintres du centenaire 1789-1889, [15]
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https://doi.org/10.11588/diglit.25868#0269

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238

L’ART.

s’essaya dans tous les genres, partout mettant la marque d’un brillant coloriste. Au sortir de
l’atelier de Souchon, où il avait appris à dessiner, il s’était épris de la forêt, dans les bois de
Sèvres, où la piqûre d’une vipère devait lui coûter un membre. Au Louvre, il avait cherché son
maître, d’abord devant Watteau, puis devant Corrège et Prud’hon. Gros lui avait fait aimer la
peinture héroïque. Du soleil de Fontainebleau, il avait capté les rayons qu’il promenait dans les
éclaircies ensylvanées. Pour Delacroix, il eut un culte. M. Ingres, qui était sa bête noire, n’entrait
jamais au Louvre sans se découvrir devant Titien. Diaz se signait devant une œuvre du maître
romantique, et à ce trait, choisi entre mille, se reconnaît l’âme d’un artiste convaincu. S’il fut
parfois fantasque, toujours indisciplinable, une sorte de bourru bienfaisant, il ne cessa d’être un
cœur d’or.

Orientaliste apprécié, né à Saint-
Omer en 1827, Léon Belly mourait pres-
que subitement, le 25 mars 1877, des
suites d’une méningite, précédant de quel-
ques jours seulement Charles Marchai, le
peintre populaire de la Foire aux ser-
rantes (Salon de 1864), prêtée par le
Musée de Nancy, et qui était né à Paris,
en 1826. Dès 1876, ses yeux s’étaient
affaiblis. La mélancolie l’envahit. Le
samedi 3i mars 1877, il était cependant
rentré assez gai à son atelier de la place
Pigalle. Il avait plaisanté avec sa con-
cierge, et c’est en chantonnant qu’il était
monté. Quelques instants plus tard, vers
Sept heures, quand on vint l'appeler pour
dîner, on le trouva étendu sur son lit.
Sa figure était calme. Un trou à la tempe
droite, laissant perler quelques gouttes
de sang, disait que l'artiste avait vécu.
Au pied du lit, gisait un revolver qu’il
avait emprunté à un ami. Dans une lettre
laissée en évidence, à côté d’autres pour
MM. Noriac, Joubert, Dumas fils, Bré-
bant et Boussaton, Marchai remerciait
cet ami de ce « suprême service ».

Un [portrait d’homme, voilà tout ce

J E A N R O N .

qui a rappelé à la Centennale le souvenir
de Jeanron, que Thoré appelait le « peintre plébéien ». Ce fut cependant une intéressante figure
que celle de cet artiste-écrivain, mêlé au mouvement politique, que le gouvernement de 1848
chargea de « veiller aux richesses du Louvre et des Musées nationaux ». Grâce à lui, la Consti-
tuante accorda les deux millions nécessaires à la restauration du Louvre et de la Galerie
d’Apollon, à l’achèvement du Salon des Sept Cheminées, destiné à l’École française, à l’aména-
gement de la galerie du bord de l’eau, réservée pour l’exhibition de 20,000 dessins. C’est lui qui
organisa, aux Tuileries, l’Exposition libre. C’est lui qui fit procéder au classement des tableaux
du Louvre par ordre chronologique et par école, réorganisa la chalcographie, installa une
imprimerie en taille-douce et ouvrit le Musée égyptien. Directeur du Musée de Marseille, il
mourut au château de Comborn, dans la Corrèze, après avoir vécu modestement, sur ses derniers
jours, d’une rente constituée avec le produit d’une vente due à l’initiative de F Art, secondé par
quelques artistes1.

i. Voir l’Art, année, tome II, page 18g, et 3° année, tome II, page 96.
 
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