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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0046

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VOYAGE EN ESPAGNE.

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ques et de tourelles crénelées, au centre desquels pose une tour rectan-
gulaire flanquée de tourelles également crénelées et tronquées; XAlja-
feria de Saragosse, formidable citadelle bâtie par le Maure Abu Giafar
Ahmed; YAlcazar de Calatayud, construit avec les matériaux de la
Bilbilis romaine, qui avait vu naître le poëte Martial; XAlcazar de San
Felipe, la Xativa des Maures, avec ses arceaux en fer à cheval, ses co-
lonnes granitiques, ses jaspes en placage; l'Alcazar, les murailles et
les portes de Xerès; l'antique citadelle de Murviedro; Elche, Ohikuela,
villes de palmiers dont les têtes se confondent avec leurs tours créne-
lées, leurs dômes, leurs maisons blanches et rouges à toitures plates,
à rares fenêtres; Alméria, où « les pierres sont des perles, la pous-
sière de l'or et les jardins un paradis \ » cité que le Keyran abrite
encore de ses ailes crénelées; Guadix, nichée comme une vierge
d'Afrique au teint d'ébène, sous des bocages de mûriers et de lauriers
roses; Loja, gardienne avancée de la Vega de Grenade; le château et
la mosquée XX Antequera; les Torres albarranas de Talavera de la
Reina; les bains ruinés F Alhama; les murailles et les tours du Jaen,
de Carmona, d'Ecija; les vastes châteaux d'Alcala de Guadaira, ses
citernes, son énorme donjon ; les trois mosquées de Tolède, mais surtout
Cordoue, Séville, Grenade résument, personnifient matériellement, dans
la Péninsule, la période des Arabes et des Maures.
Cordoue, par son immense Mezquifa, œuvre du huitième siècle; par
ses murailles et par ses tours défensives en torchis, construites à la ro-
maine, avec des cordons de briques intermédiaires; par ses restes
d'aqueducs, de moulins et de portes* triomphales; par la disposition
de ses rues et de ses habitations bourgeoises, représente le premier âge,
l'âge d'or de l'islamisme en Espagne.
Séville porte plutôt l'empreinte du second âge, d'une longue période
pendant laquelle l'art des Arabes, imitateur de l'art romain, opéra sa
révolution, laissant comme spécimen de sa marche et de ses efforts la
Giralda, l'Alcazar, la Casa de Pilatos, et tant d'autres monuments que
le christianisme a renversés ou dénaturés. La plupart des maisons de
Séville sont contemporaines des Arabes ou reconstruites d'après le plan
1 Chanson arabe.
 
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