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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0213

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CATALOGNE. 173
TARRAGONE.
L'histoire a quelques noms auxquels tout commentaire devient inu-
tile, car ils parlent sans qu'on les interroge. Tarragone, Lérida comptent
parmi ces noms. Aussi, pour les apprécier , ne vous arrêtez point de-
vant une étroite enceinte, devant des rues muettes ou des murailles
peu significatives. Promenez vos regards investigateurs sous les caves,
au fond des carrefours , ou bien élevez-les jusqu'au faîte des édifices
religieux. Entre ces deux points extrêmes, les siècles modernes passent,
combattent, stationnent, agissent ou sommeillent, car l'intérêt drama-
tique ne suit jamais la marche des siècles modernes.
Capitale de province, siège du deuxième district militaire et d'un
archevêque métropolitain primat d'Espagne; située sur une éminence
haute d'environ deux cents mètres, baignée d'un côté par la Méditerra-
née, de l'autre par un petit fleuve appelé Francoli; ceinte d'antiques
murailles et de murailles modernes; beaucoup plus resserrée dans son
périmètre qu'elle ne l'était jadis sous les Romains, Tarragone se divise
aujourd'hui en haute et basse ville. Une ligne de bastions faisant face
au Francoli, au port, au môle, protège la ville basse; la ligne des
ouvrages intérieurs défend les abords de la partie supérieure. De ce
point, une rue large, la Rambla, court du nord au sud et s'abrite, vers
la mer, sous le bastion de Carlos Y. Des remparts et des ouvrages avancés
contournent la ville haute, lui procurent de jolies promenades et d'a¬
gréables points de vue. A proximité du carcel ou quartel de Pilatos sont
des murailles à base cyclopéenne. Ce quartel porte, en quelques points,
l'empreinte romaine et présente des massifs d'une épaisseur de six mè-
tres. Là, comme à l'almacen de Artillerid, comme à la calle Escrivanias
viejas, comme au quartel de Patriarca, se trouvent tant d'inscrip-
tions antiques qu'on pourrait dire que les monuments et les rues par-
lent latin. Entre le bastion de Carlos Y et Santo-Domingo sont les restes
d'un cirque qui n'avait pas moins de cinq cents mètres de longueur;
hors de la ville actuelle, près du bastion del Toro, sur le bord de la
mer, on voit les traces d'un amphithéâtre. Malheureusement, l'incurie
administrative, le mépris superstitieux du peuple pour toutes les
 
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