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DE MADRID A SIGUENZA.
berceau de deux martyrs, saint Just et saint Pastor, exécutés dans le
quatrième siècle sur une pierre, al Paredon del Milagro, où l'on montre
l'empreinte de leurs genoux. Jusqu'au seizième siècle, Alcala subit les
destinées incertaines des autres cités espagnoles; on la vit brûlée, pillée,
ravagée par des hordes semi-barbares qui s'en prenaient aux églises,
aux tombeaux, quand les citadelles crénelées et les hommes se déro-
baient à leur furie. Aussi, presque toutes les églises sont-elles d'une
affligeante nudité. Au Magistral, sanctuaire gothique, existe une
magnifique réja et des stalles d'un travail remarquable; à San-Diégo,
on voit le sépulcre du primat Alonso de Carrillo, mort en 1482.
L'Alçazar, dont il reste encore une tour fort solide, a fait place au
palais épiscopal, construit d'après les traditions mauresques qui réser-
vaient, pour l'intérieur seul, toute leur élégance architecturale, et qui
sacrifiaient la façade aux décorations des patios. Il est regrettable que
ce palais ne soit point terminé.
Le colegio inayor de San-Ildefonso, commencé en torchis par le
cardinal Ximenez, achevé par Rodrigo Gil, en 1533, contient trois patios
ou cours d'intérieur; l'un en style dorique, l'autre en style ionique; le
troisième dans le genre de Berruguète.
L'édifice appelé Trilingue, complété en 1557, renferme une très-
jolie chapelle par Gil de Ontanon; chapelle où les réminiscences
mauresques se marient, se confondent avec les traditions chrétiennes. Un
retable d'exécution délicate; un tombeau large et ferme de style,
sculpté par Dominico le Florentin, cligne assurément de contenir les
restes du cardinal Ximenez1; une reja, faite par Vergaras père et fils
(1566-1573), font de ce sanctuaire un petit musée renaissance. Nous
recommandons aussi la salle des anciennes cérémonies appelée Para-
ninfo, que décorent une galerie très-élégante et un riche plafond lam-
brissé.
Au milieu des rues désertes d'Alcala, peuplées d'environ quatre
Notre-Dame. Les témoins furent Baltasar Vazquez, sacristain, et moi qui, après l'avoir
baptisé, ai confirmé la chose en y apposant ma signature.
Le bachelier Serrano,
1 Ce grand homme est mort le 8 novembre 1517 , à Boa, près de Valladolid , âgé de
quatre-vingt-un ans.
DE MADRID A SIGUENZA.
berceau de deux martyrs, saint Just et saint Pastor, exécutés dans le
quatrième siècle sur une pierre, al Paredon del Milagro, où l'on montre
l'empreinte de leurs genoux. Jusqu'au seizième siècle, Alcala subit les
destinées incertaines des autres cités espagnoles; on la vit brûlée, pillée,
ravagée par des hordes semi-barbares qui s'en prenaient aux églises,
aux tombeaux, quand les citadelles crénelées et les hommes se déro-
baient à leur furie. Aussi, presque toutes les églises sont-elles d'une
affligeante nudité. Au Magistral, sanctuaire gothique, existe une
magnifique réja et des stalles d'un travail remarquable; à San-Diégo,
on voit le sépulcre du primat Alonso de Carrillo, mort en 1482.
L'Alçazar, dont il reste encore une tour fort solide, a fait place au
palais épiscopal, construit d'après les traditions mauresques qui réser-
vaient, pour l'intérieur seul, toute leur élégance architecturale, et qui
sacrifiaient la façade aux décorations des patios. Il est regrettable que
ce palais ne soit point terminé.
Le colegio inayor de San-Ildefonso, commencé en torchis par le
cardinal Ximenez, achevé par Rodrigo Gil, en 1533, contient trois patios
ou cours d'intérieur; l'un en style dorique, l'autre en style ionique; le
troisième dans le genre de Berruguète.
L'édifice appelé Trilingue, complété en 1557, renferme une très-
jolie chapelle par Gil de Ontanon; chapelle où les réminiscences
mauresques se marient, se confondent avec les traditions chrétiennes. Un
retable d'exécution délicate; un tombeau large et ferme de style,
sculpté par Dominico le Florentin, cligne assurément de contenir les
restes du cardinal Ximenez1; une reja, faite par Vergaras père et fils
(1566-1573), font de ce sanctuaire un petit musée renaissance. Nous
recommandons aussi la salle des anciennes cérémonies appelée Para-
ninfo, que décorent une galerie très-élégante et un riche plafond lam-
brissé.
Au milieu des rues désertes d'Alcala, peuplées d'environ quatre
Notre-Dame. Les témoins furent Baltasar Vazquez, sacristain, et moi qui, après l'avoir
baptisé, ai confirmé la chose en y apposant ma signature.
Le bachelier Serrano,
1 Ce grand homme est mort le 8 novembre 1517 , à Boa, près de Valladolid , âgé de
quatre-vingt-un ans.