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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0567

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RIVE MÉDITERRANÉENNE.

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Plusieurs tours ont une forme mauresque, des ornements nombreux,
et, à une porte dont le nom m'échappe, il y a des ogives fleuries de la
manière la plus délicate et la plus élégante.
Nous avons vu les beaux ponts qui traversent le Guadalaviar, et
nous sommes allés nous promener sur l'Alameda. On désigne sous ce
nom arabe une belle promenade située au delà du fleuve, le long de
son bord, bien plantée de beaux arbres, décorée de quelques statues,
et partagée en plusieurs compartiments pour les piétons, les cavaliers
et les voitures.
Un autre lieu public, que l'on nomme Gloriette, a également reçu
notre visite. C'est un petit jardin rempli d'orangers, de citronniers
en pleine terre, mais où se rencontrent aussi quelques végétaux
moins rares pour nous Parisiens. Là, en effet, se montrent en foule le
grand soleil, la clématite, le basilic, les belles de jour et quelques com-
posées banales. J'aurais voulu rencontrer des plantes moins vulgaires.
On voit presque partout une superbe mauve en arbre, couverte de
fleurs en ce moment, puis ce jasmin si odorant, et enfin une arthémise
presque arborescente, dont on forme des bordures , des massifs d'un
vert charmant. Je note aussi que la Gloriette et l'Alameda sont sillon-
nées de rigoles, où des eaux abondantes se promènent pour arroser des
végétaux que le soleil aurait bientôt desséchés. Il n'y a qu'à Paris
qu'on laisse mourir sur pied tant de pauvres arbres qu'un peu d'eau
préserverait de ce malheureux sort.
Après des courses sans nombre, après une longue pause à la Glo-
riette et des orangeades plus ou moins glacées pour tempérer les ar-
deurs du soleil, nous avons songé à reprendre le chemin du port. Le
moment était venu de retourner au Grao, et notre tartane, à laquelle on
finit par s'habituer, s'élança gaiement dans cette direction.
Valence m'a beaucoup plu. C'est une ville qui a sa physionomie
bien tranchée; elle conserve une tournure mauresque qui m'a fait
plaisir : ses rues étroites et tortueuses, non pavées ; ses logis aux fe-
nêtres rares , ses habitants au costume sauvage, tout m'a intéressé,
occupé; j'aurais voulu pouvoir disposer, non pas d'un jour, mais
d'une semaine pour faire plus ample connaissance avec cette cité char-
mante. La société y est, dit-on, très-agréable, les dames ont une
 
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