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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0586

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VOYAGE EN ESPAGNE.

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mence a distinguer, dans le lointain, une masse imposante que l'on me
dit être la cathédrale de Malaga; peu à peu cette montagne de pierres
prend une forme plus distincte, et je reconnais un grand et noble édi-
fice autour duquel se groupent beaucoup d'autres constructions de
moindre importance. Enfin, à quatre heures, nous jetons l'ancre.
L'aspect de la ville, lorsqu'on entre dans le port, est très-agréable.
Eue forteresse, bâtie sur un rocher qui se trouve à droite, domine la
ville, et conserve une tournure mauresque qui attire 1 attention du
voyageur. La forme des tours, leurs créneaux dentelés, puis la singu-
lière muraille en zigzag qui escalade la montagne, tout indique une de
ces constructions particulières à l'Orient, qui furent transplantées en
Europe au moyeu àge. J'aime beaucoup ces châteaux forts que l'on
voit de loin, et qui embellissent le paysage.
Nous avons eu à subir, à Malaga, une foule de cérémonies nouvelles.
La députation de la santé a fait son office en conscience, la ville peut
être bien tranquille; nous n'avons pas la peste. La police est venue à
bord, afin de dresser la liste exacte des personnes qui doivent débar-
quer : ou a noté avec soin nos paquets, malles et sacs de nuit; puis quand
tout a été terminé, nous avons été transportés dans une grande barque
jusqu'à l'escalier du quai, où des douaniers se sont emparés des per-
sonnes et des choses. On a conduit le tout dans la grande cour de la
douane, où il nous a fallu attendre le bon plaisir de l'inspecteur : premier
incident caractéristique. Le chef de la douane est enfin arrivé, s'est
excusé poliment de nous avoir fait attendre (une heure environ), et
nous a dit ne savoir où donner de la tète, parce qu'il était seul pour
remplir ses fonctions. Il ne peut se fier à ses subordonnés; il faut
qu'il fasse tout lui-même, la plupart de ses commis, atteints et con-
vaincus de malversations, ayant été envoyés aux galères. Cette naïveté
me paraît remarquable : tout le monde, en Espagne, cherche à tirer
parti de sa position; les troubles politiques ont réduit les finances à un
état si fâcheux, que les employés du gouvernement ne touchent qu'une
faible partie de leurs appointements, ce qui les met dans la nécessité
pour vivre d'avoir recours à des moyens extrêmes. La contrebande, qui
s'exerce en grand sur les côtes de l'Andalousie, se trouve singulière-
ment facilitée par une foule de personnes-qui mourraient de faim en
 
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