534 VOYAGE EN ESPAGNE.
de bonnet phrygien; ayant une jupe blanche et courte qui descend
jusqu'au genou; des guêtres de cuir estampillées; une large ceinture
analogue aux guêtres; un manteau à franges, ployé comme un châle et
dont les deùx extrémités sont rejetées en arrière; ces hommes, presque
tous de haute taille, à figure bronzée, ressemblent beaucoup aux Palli-
cares. J'ai retrouvé les mêmes costumes sur divers points du littoral,
ne différant guère les uns des autres que par la coiffure ou par la couleur
du jupon.
MURCIE.
Avant d'atteindre la lluerta, le jardin ou la campagne de Murcie, il
faut traverser des plaines arides, des marais salants tapissés d'une
plante marine appelée kali; c'est le désert avant la terre promise. La
Huerta jouit d'une fertilité phénoménale. On ne s'explique vraiment pas
la présence d'une ville aussi triste, aussi sombre, aussi maussade, aussi
sale que Murcie au milieu du luxe de végétation qui l'entoure. Excepté
sa cathédrale, qui présente des sculptures et des peintures du quinzième
siècle et du seizième assez dignes d'intérêt; excepté l'église San-Nicolas
avec son retable en bois et son joli saint Antoine d'Alonzo Cano, nous
ne voyons point ici d'édifices remarquables; et mal avisés seraient ceux
qui porteraient trop haut leur faîte, car les tremblements de terre sont
fréquents dans cette partie du royaume. Il existe un petit jardin bota-
nique à Murcie, et sur divers points de la contrée environnante se
trouvent des sources d'eau minérale.
ORIHUÉLA.
Rien n'est plus frais ni plus joli que la vallée où la Ségura roule
avec rapidité son eau limpide. On dirait une guirlande d'azur et de
fleurs destinée à lier l'ancien royaume de Murcie à l'ancien royaume de
Valence. Une sierra vient s'offrir ensuite, et dès qu'elle est franchie,
dans le lointain apparaissent des tours carrées et des dômes dans un
bouquet de palmiers : c'est Orihuéla, l'Orcelis des Goths, l'Auriwelah
des Maures, cité véritablement orientale dont les habitations dissémi-
de bonnet phrygien; ayant une jupe blanche et courte qui descend
jusqu'au genou; des guêtres de cuir estampillées; une large ceinture
analogue aux guêtres; un manteau à franges, ployé comme un châle et
dont les deùx extrémités sont rejetées en arrière; ces hommes, presque
tous de haute taille, à figure bronzée, ressemblent beaucoup aux Palli-
cares. J'ai retrouvé les mêmes costumes sur divers points du littoral,
ne différant guère les uns des autres que par la coiffure ou par la couleur
du jupon.
MURCIE.
Avant d'atteindre la lluerta, le jardin ou la campagne de Murcie, il
faut traverser des plaines arides, des marais salants tapissés d'une
plante marine appelée kali; c'est le désert avant la terre promise. La
Huerta jouit d'une fertilité phénoménale. On ne s'explique vraiment pas
la présence d'une ville aussi triste, aussi sombre, aussi maussade, aussi
sale que Murcie au milieu du luxe de végétation qui l'entoure. Excepté
sa cathédrale, qui présente des sculptures et des peintures du quinzième
siècle et du seizième assez dignes d'intérêt; excepté l'église San-Nicolas
avec son retable en bois et son joli saint Antoine d'Alonzo Cano, nous
ne voyons point ici d'édifices remarquables; et mal avisés seraient ceux
qui porteraient trop haut leur faîte, car les tremblements de terre sont
fréquents dans cette partie du royaume. Il existe un petit jardin bota-
nique à Murcie, et sur divers points de la contrée environnante se
trouvent des sources d'eau minérale.
ORIHUÉLA.
Rien n'est plus frais ni plus joli que la vallée où la Ségura roule
avec rapidité son eau limpide. On dirait une guirlande d'azur et de
fleurs destinée à lier l'ancien royaume de Murcie à l'ancien royaume de
Valence. Une sierra vient s'offrir ensuite, et dès qu'elle est franchie,
dans le lointain apparaissent des tours carrées et des dômes dans un
bouquet de palmiers : c'est Orihuéla, l'Orcelis des Goths, l'Auriwelah
des Maures, cité véritablement orientale dont les habitations dissémi-