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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0108

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80 VOYAGE EN ESPAGNE.
pour le touriste, la promenade des rues, faite le matin quand s'ouvrent
les portes urbaines et qu'une affluence d'arrieros vient les remplir; ou
l'après-midi, quand les porches ouverts sur la façade des maisons per-
mettent à l'œil de pénétrer dans le patio et d'apercevoir sa disposition
architecturale. Valladolid présente un avant-goût des constructions
arabes que nous observerons presque partout au delà des limites de la
Castille. Les demeures aristocratiques les plus modestes respirent un
sentiment d'élégance; mais je leur préfère encore, à cause de leurs
souvenirs, la maison du bienfaisant Fabio Nelli dont j'ai déjà parlé;
celle qu'habitait le célèbre sculpteur Alonso Cano, avant d'avoir tué sa
femme, colle de San Martin, première maison à droite; l'habitation
modeste que s'était construite Juan de Juni, et qui devint après la demeure
de Hernandez, calle de San Luis, à l'angle de droite. Une caserne a
malheureusement remplacé la petite échoppe située près de San Benito
el Real, où Berruguète, écrivain à la chancellerie, rêvait, en taillant ses
plumes, la taille du marbre qu'il allait bientôt immortaliser sous la di-
rection de Michel-Ange, et le berceau du grand artiste, pas plus que sa
cendre, n'a trouvé grâce devant l'indifférence coupable de ses compatriotes.
Pareil sort attendait Juan de Juni, Hernandez, Tordesillas, etc., inter-
prètes trop éloquents des croyances religieuses du vulgaire pour en être
compris. Quelques-unes de leurs œuvres, œuvres véritablement grandes,
quoique inégales de mérite, existent au Musée provincial, réunion mal
digérée, mal conçue d'objets au-dessous du médiocre et d'objets très
remarquables. Gardez-vous bien , dans l'intérêt des maîtres, de croire
sur parole, ou le guide Murray, ou le livret, @u la nomenclature de cette
femme, aux lèvres de laquelle pendent sans cesse les noms d'Albert
Durer, de Rubens, Ribera, Diego Diaz, Murillo, Cano, Berruguète, etc.
Durer répudierait ce qu'on lui attribue; Rubens se cacherait la figure,
honteux de son lot; Cano n'avouerait peut-être qu'un saint François;
Hernandez, Juni, Berruguète montreraient ce qui sort véritablement
de leurs mains et ce qui fut exécuté, dans un système d'exagération ou
avec un laisser-aller fâcheux, par des élèves plus on moins habiles.
Nous avons été frappé de la noblesse, de l'expression bénigne et de
l'attitude drapée d'un saint Benoît de Berruguète; nous avons admiré
la pose, la fermeté des contours , l'agencement des draperies et l'eu-
 
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