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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0185

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LES SAINTS DE L'ESPAGNE. 151
Jadis le clergé promenait les reliques de saint Isidore autour des murs
de Madrid, et, de station en station, vers les lieux consacrés par son souve-
nir; mais depuis il a beaucoup simplifié les choses. On se borne à la célé-
bration d'offices dans les églises; on prononce àla cathédrale, qui est sous
le vocable de San-Isidro, son panégyrique; on fait des sermons analogues
à l'ermitage, à la paroisse de Saint-André : on ouvre toutes ses cha-
pelles à l'affluence des pèlerins. Lorsque j'étais à Madrid, ce fut le doc-
teur don Geronimo-Marin Usera, prédicateur de Sa Majesté, qui pro-
nonça le panégyrique; répétition oiseuse, inévitable, de choses cent
fois dites, mais néanmoins toujours nouvelles par le peu d'attention
qu'y prêtent les auditeurs.
Finalement, la fête se résume autour de l'ermitage. C'est là qu'elle
prend un corps, une âme, une expression locale; c'est là qu'on voit
étendus sur l'herbe, quand le soleil jaloux n'a point dévoré celle qu'un
ciel généreux a fait naître, dix mille personnes au moins déployant
leurs mouchoirs en guise de nappe, et mangeant, festin princier, quel-
que volatile desséché, quelque côtelette de porc, quand l'apprêteur
culinaire ose s'élever aussi haut. En général, deux ou trois ognons,
du poisson frit, un demi-verre de vin composent le menu des adora-
teurs de san Isidro, qui, dans un aussi frugal repas, trouvent de la voix
pour chanter des ballades et des jambes pour danser une partie de la
nuit. Presque toujours le hasard préside seul au choix des convives. En
effet ne sont-ils pas tons d'une même famille, la famille chrétienne
patronée par san Isidro? Les gens assis invitent les passants à s'asseoir et
chacun boit, mange en commun avec le plus grand abandon. « No hay
« concurrente à la fiesta en su mano una campanilla de barro, ni mu-
« chacho que no lleve en los labios un pito, ni moza que à falta de otro
« instrumento atronador, no haga chocar su mano contra el carillo
« del prôgino que no acùna bastante dinero para sacarla airosa de una
« apuro. [El chocolaté, n 2.)»
Saint Ildefonse, archevêque de Tolède, qui repose dans la vieille
basilique de cette ville appelée El Cristo de la Vega, et qui partage avec
sainte Léocadie les hommages des Tolédins, possède une légende,
peut-être moins fournie d'incidents que les légendes qui précèdent;
mais la Casuella qu'il reçut de la Vierge, le culte qu'il lui rendit, sont
 
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