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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0238

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196 VOYAGE EN ESPAGNE.
aussi parmi les plus saines; mais une humidité dangereuse y règne
neuf mois de l'année.
Jusqu'à présent, nous n'avons parcouru que le littoral asturien et la
grande ligne cruciale hors de laquelle notre civilisation moderne n'a
pas encore daigné porter ses pas. La vieille, la vaillante Asturie, l'Asturie
de Pélage existe ailleurs. Je l'avais vue à Madrid dans les cartons de
M. Villa-Amil. Je l'avais distinguée dans plusieurs musées que ce
peintre national a dotés de ses créations; mais nulle part je ne l'ai
mieux comprise, mieux appréciée que dans ses récits empreints de
souvenirs personnels, d'impressions humoristiques, comme diraient les
Anglais. En trois heures passées avec M. Villa-Amil, j'ai plus vécu avec
Pélage que ne l'ont fait ses contemporains de la Castille, plus même que
ne l'a fait Mariana qui laisse souvent incomprises les questions d'art et
de poésie.
Pour visiter le royaume de Pélage, il faut que les pas d'une mule
mesurent les pas de la sienne; il faut s'écarter des routes, marcher vers
Ostero, traverser la Deva, se rendre à Cavadongo, seule retraite que
les Maures n'aient point violée, et remercier Charles III d'avoir oublié
d'inscrire l'Asturie sur sa carte routière des Espagnes.
CANGAS DE ONIS.
Voici le canonicas des romanciers arabes, des chroniqueurs castillans;
voici la montagne mystérieuse d'Ausèba dont toutes les cavernes recèlent
des bataillons armés depuis trente siècles. De la crête altière que vous
voyez là bas s'élance la Deva, heureuse d'arroser un domaine resté libre,
et qui sinueuse, ralentissant, précipitant son cours, élevant où baissant
la voix, semble l'éternelle compagne, la vivandière aimable de ces
bataillons qu'elle abreuve et qui veillent depuis le jour glorieux, où se
précipitant de leurs cavernes, ils ont anéanti les vaillantes cohortes
d'Alkama.
« La violence faite à Florinda, surnommée la Caba, fille du comte
Julian, gouverneur de Cadix, et maîtresse de Roderik, dernier roi des
Goths, avait causé la ruine du royaume chrétien; une aventure amou-
reuse amena la première défaite des infidèles.
 
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