GALICE. 215
tagnes, à soixante kilomètres dans les terres, entre les baies de Santa-
Maria et le château du Roi, castro de Rey.
Avant 1750, le Ferrol n'offrait aucune importance. Quelques pau-
vres pêcheurs s'abritaient au fond de sa vaste baie, garantie de tous les
vents, et dont l'ouverture ne permet pas à plus d'un navire d'y péné-
trer à la fois. Depuis lors, on y a bâti de larges et belles rues, fondé
plusieurs édifices militaires, un magnifique arsenal, un large bassin de
construction, un chantier qui présente cent quinze mille mètres de
superficie. Des fortifications imposantes rendent toute cette côte ina-
bordable. Une alameda charmante occupe l'intervalle compris entre
l'arliUero et la nouvelle ville, qui compte plus de dix mille âmes, mais
qui n'offre pas l'animation que comporte l'importance de cette position
maritime, l'une des plus heureuses de l'Europe. Beaucoup d'Anglais
fréquentent le Ferrol et la Corogne : ils y vendent des draps communs,
de la quincaillerie, et prennent en échange, au lieu de numéraire, trop
rare dans le pays pour représenter la valeur des objets, du chanvre,
du lin, de la laine brute, du poil de chèvre, des peaux d'ours, des noix,
des châtaignes et des pommes.
Quant à Mondonedo, privez-la de sa cathédrale du treizième siècle,
et vous lui ôterez toute son importance; supprimez le Sanctuario de
Nuestra Sehora de los Remedios, et il ne vous restera plus rien pour
animer le désert de ses rues. Elle a six mille habitants, presque tous
agriculteurs. Le territoire qu'arrose le Validanadazas est fertile.
SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE (SANTIAGO).
Qu'importe à Santiago de ne plus être la capitale en titre du royaume
de Galice? En fait, ne règne-t-elle point par son vénérable sanctuaire,
par son chapitre et son armée de pèlerins, représentants et soldats de la
foi dans l'occident de la Péninsule ibérique? Avec un évêque, primat
d'Espagne; avec un nombreux personnel universitaire; avec une grande
école ecclésiastique, deux collégiales et quinze églises provinciales qui,
se donnant la main, forment un réseau pieux autour du sacrarium,
que faire d'une garnison? Santiago ne saurait être sensible qu'à la
musique des cloches. Bordée d'arcades sombres, ayant des teintes gri-
tagnes, à soixante kilomètres dans les terres, entre les baies de Santa-
Maria et le château du Roi, castro de Rey.
Avant 1750, le Ferrol n'offrait aucune importance. Quelques pau-
vres pêcheurs s'abritaient au fond de sa vaste baie, garantie de tous les
vents, et dont l'ouverture ne permet pas à plus d'un navire d'y péné-
trer à la fois. Depuis lors, on y a bâti de larges et belles rues, fondé
plusieurs édifices militaires, un magnifique arsenal, un large bassin de
construction, un chantier qui présente cent quinze mille mètres de
superficie. Des fortifications imposantes rendent toute cette côte ina-
bordable. Une alameda charmante occupe l'intervalle compris entre
l'arliUero et la nouvelle ville, qui compte plus de dix mille âmes, mais
qui n'offre pas l'animation que comporte l'importance de cette position
maritime, l'une des plus heureuses de l'Europe. Beaucoup d'Anglais
fréquentent le Ferrol et la Corogne : ils y vendent des draps communs,
de la quincaillerie, et prennent en échange, au lieu de numéraire, trop
rare dans le pays pour représenter la valeur des objets, du chanvre,
du lin, de la laine brute, du poil de chèvre, des peaux d'ours, des noix,
des châtaignes et des pommes.
Quant à Mondonedo, privez-la de sa cathédrale du treizième siècle,
et vous lui ôterez toute son importance; supprimez le Sanctuario de
Nuestra Sehora de los Remedios, et il ne vous restera plus rien pour
animer le désert de ses rues. Elle a six mille habitants, presque tous
agriculteurs. Le territoire qu'arrose le Validanadazas est fertile.
SAINT-JACQUES DE COMPOSTELLE (SANTIAGO).
Qu'importe à Santiago de ne plus être la capitale en titre du royaume
de Galice? En fait, ne règne-t-elle point par son vénérable sanctuaire,
par son chapitre et son armée de pèlerins, représentants et soldats de la
foi dans l'occident de la Péninsule ibérique? Avec un évêque, primat
d'Espagne; avec un nombreux personnel universitaire; avec une grande
école ecclésiastique, deux collégiales et quinze églises provinciales qui,
se donnant la main, forment un réseau pieux autour du sacrarium,
que faire d'une garnison? Santiago ne saurait être sensible qu'à la
musique des cloches. Bordée d'arcades sombres, ayant des teintes gri-