VOYAGE EN ESPAGNE.
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Indépendamment des Vierges que nous avons déjà signalées, on adore
en particulier, à Ciudad Real et à Talaveyra de la Reyna, Nuestra Senora
ciel Prado, dans une église fort ancienne, bâtie sur un temple de Diane ;
à Oviédo, Nuestra Senora de la Véga; dans 1'Aragon, la Virgen de Ma-
gallon, si célèbre par sa légende; dans la Nouvelle-Castille, au centre
de sites très-pittoresques, Nuestra Dona de la Salceda; à Porto, Nuestra
Dona de Gracia; sur le Rio-Negro, près de Benavente, Nuestra Senora de
Sarapos, Notre-Dame des Haillons ou des Guenilles, ainsi nommée
parce que les mendiants guéris par son intercession suspendent en ex-
voto leur garde-robe auprès de son autel.
Plusieurs cathédrales et quantité d'églises se trouvent sous le vocable
de la Vierge, désignée tantôt avec une dénomination, tantôt avec une
autre : à Valence , à Dénia, l'ancien Dianium, ce fut l'effigie de Nuestra
Senora de los Desemparados , qui remplaça le sacellum de Diane , et les
murs des deux temples furent convertis en basiliques chrétiennes; à
Cuença, deux Vierges, la Virgen de la Salud, palladium qu'Alphonse IX
portait avec lui dans ses expéditions guerrières contre les Maures, et la
Senora del Sagrario, se partagent les hommages des fidèles. Il en est de
même dans la cathédrale de Léon, qui, bâtie sous le vocable de Santa-
Maria de Régla, possède une autre Vierge, Nuestra Seîiora del Daclo,
Notre-Dame-du-Dé, considérée comme miraculeuse. Marie patronne éga-
lement les cathédrales de Girone, de Burgos et d'Avila. A Girone, sa sta-
tue, de grandeur presque naturelle, était d'argent massif; dans le sanc-
tuaire d'Avila, comme dans un autre sanctuaire de Grenade, on montre
une chapelle souterraine où certaine image de la Vierge, disparue de-
puis, aurait été déposée par des anges. Beaucoup d'autres sanctuaires,
primitivement destinés à des usages pieux, des mosquées, des sy-
nagogues, furent régénérés en les consacrant à Marie, qui sous le nom
de Nuestra Senora la Blanca règne encore sur l'antique synagogue de
Tolède. Enfin, il existe des Vierges aparececlas, images révélées, comme
dans l'église Sainte-Anne de Séville, qu'on sort pour conjurer les
grandes calamités et qui ne dépassent jamais certaines limites. La Vir-
gen apareceda de ce faubourg n'oserait traverser le Guadalquivir.
Nous ne dirons pas tous les pèlerinages auxquels donne lieu le culte
de Marie, car seule elle fait voyager autant de fidèles que le font en-
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Indépendamment des Vierges que nous avons déjà signalées, on adore
en particulier, à Ciudad Real et à Talaveyra de la Reyna, Nuestra Senora
ciel Prado, dans une église fort ancienne, bâtie sur un temple de Diane ;
à Oviédo, Nuestra Senora de la Véga; dans 1'Aragon, la Virgen de Ma-
gallon, si célèbre par sa légende; dans la Nouvelle-Castille, au centre
de sites très-pittoresques, Nuestra Dona de la Salceda; à Porto, Nuestra
Dona de Gracia; sur le Rio-Negro, près de Benavente, Nuestra Senora de
Sarapos, Notre-Dame des Haillons ou des Guenilles, ainsi nommée
parce que les mendiants guéris par son intercession suspendent en ex-
voto leur garde-robe auprès de son autel.
Plusieurs cathédrales et quantité d'églises se trouvent sous le vocable
de la Vierge, désignée tantôt avec une dénomination, tantôt avec une
autre : à Valence , à Dénia, l'ancien Dianium, ce fut l'effigie de Nuestra
Senora de los Desemparados , qui remplaça le sacellum de Diane , et les
murs des deux temples furent convertis en basiliques chrétiennes; à
Cuença, deux Vierges, la Virgen de la Salud, palladium qu'Alphonse IX
portait avec lui dans ses expéditions guerrières contre les Maures, et la
Senora del Sagrario, se partagent les hommages des fidèles. Il en est de
même dans la cathédrale de Léon, qui, bâtie sous le vocable de Santa-
Maria de Régla, possède une autre Vierge, Nuestra Seîiora del Daclo,
Notre-Dame-du-Dé, considérée comme miraculeuse. Marie patronne éga-
lement les cathédrales de Girone, de Burgos et d'Avila. A Girone, sa sta-
tue, de grandeur presque naturelle, était d'argent massif; dans le sanc-
tuaire d'Avila, comme dans un autre sanctuaire de Grenade, on montre
une chapelle souterraine où certaine image de la Vierge, disparue de-
puis, aurait été déposée par des anges. Beaucoup d'autres sanctuaires,
primitivement destinés à des usages pieux, des mosquées, des sy-
nagogues, furent régénérés en les consacrant à Marie, qui sous le nom
de Nuestra Senora la Blanca règne encore sur l'antique synagogue de
Tolède. Enfin, il existe des Vierges aparececlas, images révélées, comme
dans l'église Sainte-Anne de Séville, qu'on sort pour conjurer les
grandes calamités et qui ne dépassent jamais certaines limites. La Vir-
gen apareceda de ce faubourg n'oserait traverser le Guadalquivir.
Nous ne dirons pas tous les pèlerinages auxquels donne lieu le culte
de Marie, car seule elle fait voyager autant de fidèles que le font en-