392 VOYAGE EN ESPAGNE.
zième siècle en argent; une croix; un saint Pierre et un saint Paul,
statuettes radiées, en argent, du même siècle; divers ostensoirs ciselés,
niellés ou enchâssés de pierres fines des treizième et quatorzième siècles;
plusieurs croix bysantines; une statue de saint Augustin en argent; un
fragment de la vraie croix, placé au centre d'une croix exécutée vers la
fin du quatorzième siècle, incrustée d'émaux qui représentent les évan-
gélistes, des anges, et au pied de laquelle sont deux saintes femmes.
Nous avons vu, dans un cabinet attenant à ce précieux sanctuaire, un
petit autel tout d'ambre, tabernacle, saint-sacrement, flambeaux. C'est
plus curieux et plus riche qu'élégant.
Bans la petite sacristie, existent un Christ sortant du tombeau, par
Jean Belin; un beau Christ d'ivoire, par Marfiles, mais nous avons été
frappé surtout d'une custodia magnifique, œuvre admirable de com-
position et de ciselure, exécutée par plusieurs générations d'artistes dans
les quatorzième, quinzième et seizième siècles. Elle fut terminée en 1594,
date à laquelle se trouve la signature de l'orfèvre Juan de Arce. Les
campaniles, les clochetons, et généralement tous les étages supérieurs
de cette custodia sont du quatorzième et du quinzième siècle , tandis
que l'étage inférieur indique le faire de la renaissance. 11 y a dans cette
œuvre, toute d'argent, de vermeil et d'or, des détails charmants, d'une
délicatesse exquise; des statuettes bien étudiées comme le seraient de
grands modèles; et ce qui la rend principalement intéressante pour
Tolède, c'est qu'elle y fut exécutée. Quatre globes énormes, en argent,
supportés chacun par des chevaux et surmontés d'une figure allégo-
rique, représentent les quatre parties de l'ancien monde et servent
d'ornement d'autel. Ils furent coulés au quatorzième siècle par un
artiste tolédan.
On doit au cardinal Sandoval y Rojas, un vêtement de cérémonie dont
la Vierge et l'Enfant Jésus ne sont revêtus que dans les grandes fêtes:
robe, tunique et manteau resplendissent de pierres précieuses figurant
le-soleil, la lune, des croix, les armes du donateur, tandis qu'un lassis
de perles fines couvre presque toute la surface du drap de soie, à fond
grisâtre, qui forme le costume précité, évalué plus de cent mille francs.
Cette Vierge, sculptée en bois de cèdre, noircie de vétusté, possède bien
d'autres atours et des joyaux guillochés, colliers, bracelets, couronnes
zième siècle en argent; une croix; un saint Pierre et un saint Paul,
statuettes radiées, en argent, du même siècle; divers ostensoirs ciselés,
niellés ou enchâssés de pierres fines des treizième et quatorzième siècles;
plusieurs croix bysantines; une statue de saint Augustin en argent; un
fragment de la vraie croix, placé au centre d'une croix exécutée vers la
fin du quatorzième siècle, incrustée d'émaux qui représentent les évan-
gélistes, des anges, et au pied de laquelle sont deux saintes femmes.
Nous avons vu, dans un cabinet attenant à ce précieux sanctuaire, un
petit autel tout d'ambre, tabernacle, saint-sacrement, flambeaux. C'est
plus curieux et plus riche qu'élégant.
Bans la petite sacristie, existent un Christ sortant du tombeau, par
Jean Belin; un beau Christ d'ivoire, par Marfiles, mais nous avons été
frappé surtout d'une custodia magnifique, œuvre admirable de com-
position et de ciselure, exécutée par plusieurs générations d'artistes dans
les quatorzième, quinzième et seizième siècles. Elle fut terminée en 1594,
date à laquelle se trouve la signature de l'orfèvre Juan de Arce. Les
campaniles, les clochetons, et généralement tous les étages supérieurs
de cette custodia sont du quatorzième et du quinzième siècle , tandis
que l'étage inférieur indique le faire de la renaissance. 11 y a dans cette
œuvre, toute d'argent, de vermeil et d'or, des détails charmants, d'une
délicatesse exquise; des statuettes bien étudiées comme le seraient de
grands modèles; et ce qui la rend principalement intéressante pour
Tolède, c'est qu'elle y fut exécutée. Quatre globes énormes, en argent,
supportés chacun par des chevaux et surmontés d'une figure allégo-
rique, représentent les quatre parties de l'ancien monde et servent
d'ornement d'autel. Ils furent coulés au quatorzième siècle par un
artiste tolédan.
On doit au cardinal Sandoval y Rojas, un vêtement de cérémonie dont
la Vierge et l'Enfant Jésus ne sont revêtus que dans les grandes fêtes:
robe, tunique et manteau resplendissent de pierres précieuses figurant
le-soleil, la lune, des croix, les armes du donateur, tandis qu'un lassis
de perles fines couvre presque toute la surface du drap de soie, à fond
grisâtre, qui forme le costume précité, évalué plus de cent mille francs.
Cette Vierge, sculptée en bois de cèdre, noircie de vétusté, possède bien
d'autres atours et des joyaux guillochés, colliers, bracelets, couronnes