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ANDALOUSIE
Dans le récit de M. Tliiers, écrit d'après les mémoires autographes du
comte Dupont, il y a des inexactitudes frappantes, des impossibilités
matérielles qui laissent entachée la mémoire de ce général, et qui justi-
fient l'empereur de l'avoir regardé comme coupable, même après le
verdict d'acquittement d'un conseil de guerre.
La ville de Baylen, l'ancienne Betula, peuplée d'environ trois mille
âmes, bâtie sur un sol incliné, irrégulièrement groupée au pied des
ruines du château des Benavente devenu la propriété des ducs d'Ossuna,
occupe le croisement de deux artères principales qui vont aboutir à la
Méditerranée, et présente quelque animation, quelque commerce ; mais
nulle part, l'homme n'est si bien exploité par l'homme que dans le pa-
rader de la Paz où descendent les diligences.
Les environs de Baylen, surtout le long de la rivière torrentielle qui
baigne son territoire, offrent un mélange imposant d'aridité sauvage et
de culture. Les sommets de la Sierra-Morena n'en sont point éloignés;
on trouve, mêlés aux champs d'oliviers, des groupes de chênes-lièges, des
massifs d'aloès.
Nous traversons une plaine peu intéressante, nous franchissons divers
cours d'eau qui doivent, au printemps, retarder les voyageurs; à Men-
gibar, ou Menjibao, petite ville de deux mille âmes, nous apercevons
pour la première fois ce fameux Guadalquivir, l'IIippocrène des Arabes,
auxquels il inspira presque autant de vers qu'il possède de gouttes
d'eau; puis nous atteignons YAurigi Giennum des Romains, la Jaygan
des Arabes , la Jaen du moyen âge, jadis capitale d'un petit royaume,
satisfaite aujourd'hui de commander une province.
JAEN.
Voilà qu'on sonne les cloches dans l'Andujar, et que
l'on donne l'alarme parmi les gardes de la ville; voilà
que sortent de Jaen quatre cents gentilshommes.... Ils
portent pour drapeau une bannière avec des plumes
de coq.
Romancero espagnol.
Le pourquoi des choses est si difficile à trouver, que nous ne deman-
derons pas à la ville de Jaen comment il se fait qu'au lieu de s'épanouir
en face du soleil, elle est allée s'asseoir à la base de hautes montagnes
ANDALOUSIE
Dans le récit de M. Tliiers, écrit d'après les mémoires autographes du
comte Dupont, il y a des inexactitudes frappantes, des impossibilités
matérielles qui laissent entachée la mémoire de ce général, et qui justi-
fient l'empereur de l'avoir regardé comme coupable, même après le
verdict d'acquittement d'un conseil de guerre.
La ville de Baylen, l'ancienne Betula, peuplée d'environ trois mille
âmes, bâtie sur un sol incliné, irrégulièrement groupée au pied des
ruines du château des Benavente devenu la propriété des ducs d'Ossuna,
occupe le croisement de deux artères principales qui vont aboutir à la
Méditerranée, et présente quelque animation, quelque commerce ; mais
nulle part, l'homme n'est si bien exploité par l'homme que dans le pa-
rader de la Paz où descendent les diligences.
Les environs de Baylen, surtout le long de la rivière torrentielle qui
baigne son territoire, offrent un mélange imposant d'aridité sauvage et
de culture. Les sommets de la Sierra-Morena n'en sont point éloignés;
on trouve, mêlés aux champs d'oliviers, des groupes de chênes-lièges, des
massifs d'aloès.
Nous traversons une plaine peu intéressante, nous franchissons divers
cours d'eau qui doivent, au printemps, retarder les voyageurs; à Men-
gibar, ou Menjibao, petite ville de deux mille âmes, nous apercevons
pour la première fois ce fameux Guadalquivir, l'IIippocrène des Arabes,
auxquels il inspira presque autant de vers qu'il possède de gouttes
d'eau; puis nous atteignons YAurigi Giennum des Romains, la Jaygan
des Arabes , la Jaen du moyen âge, jadis capitale d'un petit royaume,
satisfaite aujourd'hui de commander une province.
JAEN.
Voilà qu'on sonne les cloches dans l'Andujar, et que
l'on donne l'alarme parmi les gardes de la ville; voilà
que sortent de Jaen quatre cents gentilshommes.... Ils
portent pour drapeau une bannière avec des plumes
de coq.
Romancero espagnol.
Le pourquoi des choses est si difficile à trouver, que nous ne deman-
derons pas à la ville de Jaen comment il se fait qu'au lieu de s'épanouir
en face du soleil, elle est allée s'asseoir à la base de hautes montagnes