448 VOYAGE EN ESPAGNE.
colonnes de deux églises, Santa-Barbara et Santa-Maria, mais surtout
beaucoup de restes arabes et des constructions renaissance. Une jolie
promenade, plus remarquable par sa verdure que par ses statues ou
ses. fontaines, règne le long du Jénil, et forme, du côté de Madrid, la
cour d'attente d'un hôtel dont la ville serait le salon. Nous avons
remarqué dans Ecija beaucoup d'azulejos. La tour de la principale
église en est placardée; l'hôtel du marquis de Cortès, peint dans le
style génois; plusieurs autres hôtels, et jusqu'aux façades et aux che-
minées de quelques maisons particulières, présentent cette espèce d'or-
nementation, exécutée dans le style du seizième siècle et du dix-sep-
tième. Probablement il y avait alors une fabrique d'azulejos à Ecija.
Ce chef-lieu de partido, renommé pour ses goûts simples, son esprit
tranquille et ses mœurs hospitalières, compte trente-quatre mille
habitants.
CARMONA.
Depuis Ecija jusqu'à Carmona, dans un trajet d'environ douze lieues
françaises, la route ne traverse que des sables, la plupart incultes
et déserts, où se trouvent des ventas fort éloignées les unes des autres,
ayant pour chef-lieu la Luisiana, bourg colonial de peu d'importance;
mais les environs de Carmona sont d'une grande fertilité.
Cette ville, qui ne pourrait aujourd'hui résister à une compagnie
de grenadiers, était, il y a deux mille ans, la cité principale, la
mieux fortifiée du pays, longé firmissima totius provinciœ civitas.
Varron, capitaine du grand Pompée, ayant chargé trois cohortes d'at-
taquer la citadelle qui commandait la ville, les habitants, dit César,
repoussèrent les cohortes et tinrent les portes fermées.
La Karmunah des Maures prit un aspect tout à fait oriental qu'elle
a conservé depuis. Ses vingt mille habitants, son alcazar, ses anciens
monastères, son collège universitaire, œuvre d'Antonio Gallego, ses
sept églises, parmi lesquelles s'élève la tour de San-Pedro, construite
sur le modèle de la Giralda, se trouvent échelonnés, groupés au som-
met ainsi qu'au versant d'une haute colline dont la route contourne la
base. L'alcazar présente des ruines considérables, pleines de grandeur
colonnes de deux églises, Santa-Barbara et Santa-Maria, mais surtout
beaucoup de restes arabes et des constructions renaissance. Une jolie
promenade, plus remarquable par sa verdure que par ses statues ou
ses. fontaines, règne le long du Jénil, et forme, du côté de Madrid, la
cour d'attente d'un hôtel dont la ville serait le salon. Nous avons
remarqué dans Ecija beaucoup d'azulejos. La tour de la principale
église en est placardée; l'hôtel du marquis de Cortès, peint dans le
style génois; plusieurs autres hôtels, et jusqu'aux façades et aux che-
minées de quelques maisons particulières, présentent cette espèce d'or-
nementation, exécutée dans le style du seizième siècle et du dix-sep-
tième. Probablement il y avait alors une fabrique d'azulejos à Ecija.
Ce chef-lieu de partido, renommé pour ses goûts simples, son esprit
tranquille et ses mœurs hospitalières, compte trente-quatre mille
habitants.
CARMONA.
Depuis Ecija jusqu'à Carmona, dans un trajet d'environ douze lieues
françaises, la route ne traverse que des sables, la plupart incultes
et déserts, où se trouvent des ventas fort éloignées les unes des autres,
ayant pour chef-lieu la Luisiana, bourg colonial de peu d'importance;
mais les environs de Carmona sont d'une grande fertilité.
Cette ville, qui ne pourrait aujourd'hui résister à une compagnie
de grenadiers, était, il y a deux mille ans, la cité principale, la
mieux fortifiée du pays, longé firmissima totius provinciœ civitas.
Varron, capitaine du grand Pompée, ayant chargé trois cohortes d'at-
taquer la citadelle qui commandait la ville, les habitants, dit César,
repoussèrent les cohortes et tinrent les portes fermées.
La Karmunah des Maures prit un aspect tout à fait oriental qu'elle
a conservé depuis. Ses vingt mille habitants, son alcazar, ses anciens
monastères, son collège universitaire, œuvre d'Antonio Gallego, ses
sept églises, parmi lesquelles s'élève la tour de San-Pedro, construite
sur le modèle de la Giralda, se trouvent échelonnés, groupés au som-
met ainsi qu'au versant d'une haute colline dont la route contourne la
base. L'alcazar présente des ruines considérables, pleines de grandeur