CADIX. 471
La physionomie d'intérieur qu'offre Cadix nous a plu. Il y règne
du mouvement; le commerce y étale ses produits avec un certain
apparat qu'on ne rencontre presque en aucune autre ville; mais l'exis-
tence bourgeoise semble plus murée qu'à Séville. Ici, les patios ne
s'ouvrent point sur la rue; par compensation, des balcons vitrés gar-
nissent la façade de presque toutes les maisons. Ces sortes de montres
transparentes, décorées de fleurs, de rideaux en tulle ou mousseline,
forment une décoration charmante, derrière laquelle vacille tantôt à
l'ombre , tantôt au reflet des lumières du soir, quelque jolie figure
dont l'œil brille comme l'aile d'un papillon, parmi des touffes de cactus
et de roses.
Les Cadiciennes aiment beaucoup les fleurs. Elles n'en décorent pas
seulement leurs patios et leurs balcons, elles en portent sur la tète en
soirée, au spectacle, même dans les rues.
Quand on a fait le tour de Cadix, arpenté ses places, ses rues princi-
pales, visité son petit musée de peinture qui n'a presque rien de remar-
quable; sa bibliothèque, peu nombreuse ; son école de médecine, fort
exiguë, et qui serait mille fois mieux à Séville; son grand hôpital, l'un
des mieux tenus du royaume; la vieille et la nouvelle cathédrale, ainsi
que trois ou quatre églises, nous ne voyons pas trop ce qu'on gagnerait
à demeurer davantage dans une ville toute de commerce et d'industrie.
Nous lui avons fait deux visites : la première de vingt-quatre heures
seulement; la seconde de trois jours, partagés entre elle, Xérès, Puerto
de Santa-Maria et Puerto-Réal, véritables annexes de Cadix.
XERES.
Les gourmets, les dégustateurs de bon vin connaissent beaucoup
moins Y Asta Regia Cœsariana , avec ses ruines romaines et maures-
ques, son alcazar si bien conservé, sa belle église de San-Miguel ,
fouillée par les doigts de quelque ange ou de quelque sorcier, qu'ils
ne connaissent l'opulente Jerez de la Fronlera, garnie de caves im-
menses, Bodigas, cernée de vignobles, peuplée de riches marchands
d'une hospitalité proverbiale. C'est le comptoir privilégié du vino seco,
lino)oloroso y generoso, du Sherry orseck des gentlemen; c'est la cité com-
La physionomie d'intérieur qu'offre Cadix nous a plu. Il y règne
du mouvement; le commerce y étale ses produits avec un certain
apparat qu'on ne rencontre presque en aucune autre ville; mais l'exis-
tence bourgeoise semble plus murée qu'à Séville. Ici, les patios ne
s'ouvrent point sur la rue; par compensation, des balcons vitrés gar-
nissent la façade de presque toutes les maisons. Ces sortes de montres
transparentes, décorées de fleurs, de rideaux en tulle ou mousseline,
forment une décoration charmante, derrière laquelle vacille tantôt à
l'ombre , tantôt au reflet des lumières du soir, quelque jolie figure
dont l'œil brille comme l'aile d'un papillon, parmi des touffes de cactus
et de roses.
Les Cadiciennes aiment beaucoup les fleurs. Elles n'en décorent pas
seulement leurs patios et leurs balcons, elles en portent sur la tète en
soirée, au spectacle, même dans les rues.
Quand on a fait le tour de Cadix, arpenté ses places, ses rues princi-
pales, visité son petit musée de peinture qui n'a presque rien de remar-
quable; sa bibliothèque, peu nombreuse ; son école de médecine, fort
exiguë, et qui serait mille fois mieux à Séville; son grand hôpital, l'un
des mieux tenus du royaume; la vieille et la nouvelle cathédrale, ainsi
que trois ou quatre églises, nous ne voyons pas trop ce qu'on gagnerait
à demeurer davantage dans une ville toute de commerce et d'industrie.
Nous lui avons fait deux visites : la première de vingt-quatre heures
seulement; la seconde de trois jours, partagés entre elle, Xérès, Puerto
de Santa-Maria et Puerto-Réal, véritables annexes de Cadix.
XERES.
Les gourmets, les dégustateurs de bon vin connaissent beaucoup
moins Y Asta Regia Cœsariana , avec ses ruines romaines et maures-
ques, son alcazar si bien conservé, sa belle église de San-Miguel ,
fouillée par les doigts de quelque ange ou de quelque sorcier, qu'ils
ne connaissent l'opulente Jerez de la Fronlera, garnie de caves im-
menses, Bodigas, cernée de vignobles, peuplée de riches marchands
d'une hospitalité proverbiale. C'est le comptoir privilégié du vino seco,
lino)oloroso y generoso, du Sherry orseck des gentlemen; c'est la cité com-