Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0559

DWork-Logo
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
479

RIVE MÉDITERRANÉENNE.
offre un moyen de repos, aussi les fidèles semblent-ils ne considérer
les églises que comme un lieu de passage. Une dame, accompagnée de
sa fille, se met à genoux pendant quelques minutes, marmotte ses
patenôtres et sort bientôt, car rien ne l'invite à rester. On dirait que
l'on n'entre ici que par occasion, pour respirer l'air frais de ces vastes
édifices, pour chercher un abri contre les ardeurs du soleil.
11 y a dans la cathédrale de Valence beaucoup de choses précieuses que
je n'ai pas eu le temps de visiter. Le trésor renferme d'anciens ouvrages
d'orfèvrerie également remarquables par la richesse des ornements et
par la beauté du travail. Le sacristain, qui aurait pu nous montrer
ces merveilles, dormait comme on dort en Espagne, nous avons dû
nous passer de ses complaisances. Par bonheur, il n'était pas besoin
d'un custode pour voir la principale merveille de Valence, la fameuse
tour de Miquelette, qui sert presque de clocher à la cathédrale. C'est
une grosse tour octogone, sur la terrasse de laquelle on a planté une
sorte de petit minaret aigu, pointu, ardu, sans aucune proportion
avec sa base. Je ne puis considérer ce tour de force comme un chef-
d'œuvre. Quoi qu'il en soit, j'ai vu là pour la première fois, je pense,
une petite statue de saint sur un bras de la croix. C'est une espèce
de girouette, assez ingénieuse et d'un goût nouveau.
La cathédrale examinée avec soin, nous nous sommes mis à arpen-
ter la ville dont les rues sont très-tortueuses, ce qui nous convient
beaucoup en ce moment. Nous cherchons l'ombre, nous rasons les fa-
çades, marchant à la file, ne négligeant aucun moyen de préserva-
tion contre ce charmant soleil qui mûrit les oranges, mais qui rôtit
aussi nos tètes. Les rues ne sont pas pavées, la terre mêlée de petits
cailloux a résisté assez bien à la pluie d'orage de la nuit dernière ,
aussi la boue est rare. Il y a peu de voitures, ce qui explique la conser-
vation de la voie publique. On m'a dit que l'archevêque seul avait un
carrosse suspendu; je n'ai rencontré que des tartanes dans les rues
et sous les portes cochères. L'existence de ces véhicules sauvages, pa-
raissant appartenir à des personnes riches, me semble un trait caracté-
ristique de la vie privée des habitants de cette capitale.
M. Orfila a été étudiant de l'université de Valence. C'est ici que son
goût pour la chimie s'est révélé, et c'est à la suite des succès obtenus
 
Annotationen