500 VOYAGE EN ESPAGNE.
nombre de rues étroites et tortueuses, excellentes eu ce temps de soleil
qui brûle.
Une recommandation de notre consul nous conduisit chez un négo-
ciant qui s'occupe surtout des vins de ce pays privilégié. Nous avons
goûté ce charmant nectar si chaud, si parfumé, puis nous avons visité
les magasins où s'entassent chaque jour, et par milliers, les caisses de
raisins secs qui sont exportés dans toutes les contrées de l'Europe. Ces
longues caravanes d'ânes, de mules et de chevaux que nous avons
découvertes sur les routes de Velez-Malaga, apportent chaque jour ici
quarante à cinquante mille caisses de raisins, et souvent, dans un seul
jour, un vaisseau en reçoit une pareil nombre, ce qui complète son
chargement Cinq à six mille bêtes de somme arrivent et partent chaque
jour; le nombre des manœuvres employés à l'emmagasinage n'est guère
moins considérable; tout cela produit un mouvement prodigieux qui,
à cette époque de l'année, donne à la ville un degré d'animation vrai-
ment remarquable. Il en résulte aussi une masse de capitaux en circu-
lation, vie et joie de la ville. On évalue à plus de cinquante millions la
somme totale des exportations de Malaga; pluie d'or qui tombe sur ce
sol brûlant. Chacun en prend sa part; tout le monde semble heureux
et content. C'est une bonne fortune de visiter en ce moment Malaga, car
en toute autre saison, il s'en faut de beaucoup que le mouvement soit
le même. La physionomie propre de cette ville ne se peut bien observer
qu'au milieu de la récolte du raisin.
Ayant parcouru les quais qui bordent le port, l'énorme quantité de
marchandises que l'on transporte à bord des vaisseaux à l'ancre m'a
causé une nouvelle surprise. Les caisses de raisins secs jouent le prin-
cipal rôle, et j'aurais bien voulu avoir des détails précis sur la valeur
de ces objets, mais je n'ai rien recueilli d'assez précis pour en parler.
J'ai remarqué partout beaucoup de charbon de bois; c'est à peu près le
seul combustible dont on se serve. Plusieurs fois, depuis notre départ
de Barcelone, nous avons aperçu, la nuit, dans les montagnes qui
bordent le rivage, des feux immenses qui ne sont autre chose que des
charbonnières en exploitation. Ces produits sont apportés à dos de
mulet, dans de grands sacs en sparterie, et j'ai été surpris du volume
énorme des fragments que je voyais. On réduit ainsi des troncs d'arbres
nombre de rues étroites et tortueuses, excellentes eu ce temps de soleil
qui brûle.
Une recommandation de notre consul nous conduisit chez un négo-
ciant qui s'occupe surtout des vins de ce pays privilégié. Nous avons
goûté ce charmant nectar si chaud, si parfumé, puis nous avons visité
les magasins où s'entassent chaque jour, et par milliers, les caisses de
raisins secs qui sont exportés dans toutes les contrées de l'Europe. Ces
longues caravanes d'ânes, de mules et de chevaux que nous avons
découvertes sur les routes de Velez-Malaga, apportent chaque jour ici
quarante à cinquante mille caisses de raisins, et souvent, dans un seul
jour, un vaisseau en reçoit une pareil nombre, ce qui complète son
chargement Cinq à six mille bêtes de somme arrivent et partent chaque
jour; le nombre des manœuvres employés à l'emmagasinage n'est guère
moins considérable; tout cela produit un mouvement prodigieux qui,
à cette époque de l'année, donne à la ville un degré d'animation vrai-
ment remarquable. Il en résulte aussi une masse de capitaux en circu-
lation, vie et joie de la ville. On évalue à plus de cinquante millions la
somme totale des exportations de Malaga; pluie d'or qui tombe sur ce
sol brûlant. Chacun en prend sa part; tout le monde semble heureux
et content. C'est une bonne fortune de visiter en ce moment Malaga, car
en toute autre saison, il s'en faut de beaucoup que le mouvement soit
le même. La physionomie propre de cette ville ne se peut bien observer
qu'au milieu de la récolte du raisin.
Ayant parcouru les quais qui bordent le port, l'énorme quantité de
marchandises que l'on transporte à bord des vaisseaux à l'ancre m'a
causé une nouvelle surprise. Les caisses de raisins secs jouent le prin-
cipal rôle, et j'aurais bien voulu avoir des détails précis sur la valeur
de ces objets, mais je n'ai rien recueilli d'assez précis pour en parler.
J'ai remarqué partout beaucoup de charbon de bois; c'est à peu près le
seul combustible dont on se serve. Plusieurs fois, depuis notre départ
de Barcelone, nous avons aperçu, la nuit, dans les montagnes qui
bordent le rivage, des feux immenses qui ne sont autre chose que des
charbonnières en exploitation. Ces produits sont apportés à dos de
mulet, dans de grands sacs en sparterie, et j'ai été surpris du volume
énorme des fragments que je voyais. On réduit ainsi des troncs d'arbres