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Bégin, Émile Auguste Nicolas Jules; Rouargue, Émile [Ill.]; Rouargue, Adolphe [Ill.]
Voyage pittoresque en Espagne et en Portugal — Paris: Belin-Leprieur et Morizot, éditeurs, 1852

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https://doi.org/10.11588/diglit.70977#0612

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528 VOYAGE EN ESPAGNE.
et la pointe San-Felipe, on voit beaucoup de grands établissements
d'utilité publique; YAduana, qui est magnifique, les almacenes (maga-
sins) d'artillerie, la fabrique des tabacs, etc. Cette partie correspond plus
directement au port marchand. Au delà de cette jetée, la ligne des
quais se dirige à l'ouest, en faisant un angle presque droit avec la pré-
cédente, et c'est dans cette portion de l'enceinte, sur un terre-plein, que
l'on a disposé une alameda charmante. Elle est plantée de beaux arbres,
acacias pour la plupart, et le commencement de ce jardin public se
nomme le salon de Christine. Une seconde partie, encore plus jolie, est
entourée de grilles de fer. J'y ai vu plusieurs statues de marbre blanc,
non pas bonnes, assurément, l'art espagnol ne brille pas de ce côté;
mais qui produisent un excellent effet. Ces jardins sont entretenus avec
soin, bien arrosés, la végétation y est vigoureuse; on y trouve de beaux
bancs en marbre, avec des dossiers commodes; preuve certaine que,
dans ce pays, l'on sait faire quelque chose pour le publie.
Au milieu de la longue ligne de maisons qui borde la ville de ce côté,
on remarque une façade d'église d'assez bon aspect. Je ne parle pas
du goût, mais de l'effet, qui est vraiment charmant. Cette église d'el
Carmen était fermée, je ne puis rien dire de sa décoration intérieure,
mais ses hautes colonnes, ses tours élégantes que j'avais remarquées de
loin, avant même que nous eussions jeté l'ancre, tout m'a causé l'im-
pression la plus agréable. En sortant de ce monument, qui présente un
caractère espagnol, j'ai pris le chemin de la cathédrale.
Le roi Alphonse le Sage, qui s'empara de Cadix en 1277, y fonda un
évêché dont le siège était à Medina-Sidonia. L'église épiscopale, sous
l'invocation de la Sainte-Croix, est oubliée dans un petit coin, et les
cicerone de la ville en font à peine mention. L'on vous conduit tout
droit à une immense cathédrale moderne, c'est-à-dire commencée en
1725, et qui n'est pas encore terminée. L'une de ses tours, la seule qui
soit achevée, a une assez bonne tournure, mais l'intérieur de l'église est
lourd, surchargé d'ornements de mauvais goût. Le marbre à été prodi-
gué, et j'en ai vu jusqu'à la hauteur de la corniche. Le reste est en
pierre dure. Le ciseau du sculpteur a eu fort à faire pour tailler les
compartiments, les écussons, les rosaces qui décorent les voûtes de cette
grande construction.
 
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